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Il décroche 4 baccalauréats avec brio et vise 10 diplômes avant ses 25 ans

Ahmed Ghulam Zonno est un jeune Bobolais de 22 ans. Véritable ‘’as de lycée’’, il force l’admiration dans son entourage. La particularité du jeune homme, il a à son actif 4 Baccalauréats. Étudiant en médecine, en anthropologie et en science économique et gestion, le natif de la ville de Sya rêve de devenir médecin et pourquoi pas un jour ministre du Gouvernement. L’orphelin de père et de mère est aussi co-fondateur de l’entreprise Net Store.

Ahmed Ghulam Zonno, étudiant en médecine, anthropologie et économie. Il est détenteur de quatre Baccalauréat

C’est une perle rare dans l’univers de l’éducation au Burkina Faso. Un véritable ‘’as des bancs’’. Le BAC A, le BAC D, le BAC C, le BAC G2, Ahmed Ghulam Zonno les a tous validé. Tout se déroule au Lycée national de Bobo-dioulasso de 2010 à 2017 où il fit ses classes de la 6ème à la terminale. Après son BEPC en 2014, Ahmed est orienté en seconde C. Il opte ensuite pour la première D et la terminale D. Déjà en 2016, alors qu’il était en première D, le lycéen âgé seulement de 16 ans tentera par tous les moyens de passer le Baccalauréat série A. Mais il ne remplissait pas les conditions selon les responsables de son établissement et la direction régionale de l’éducation. Son BEPC devrait avoir au moins deux ans d’ancienneté.  « J’ai fait la ronde pendant près d’un mois et demi pour rencontrer le directeur régional dans l’espoir d’avoir une chance de composer ce BAC que je préparais déjà » précise-t-il. N’ayant pas pu composer, le jeune homme n’a pas désarmé pour autant. Une fois en terminal, il réussit à son BAC série D avec 15 de moyenne. Il est un peu déçu de sa performance mais il ne perd pas courage.

Ahmed Ghulam, scrutant l’horizon avec un regard limpide.

Challenger dans l’âme, relever des défis académiques est cruciale pour Ahmed Ghulam Zonno. Avec son baccalauréat D, il passe et réussit brillamment le test d’entrée en médecine. Une année après son inscription dans cette faculté, le nouvel étudiant ambitionne de se frotter également au Baccalauréat série C mais ses dossiers étaient incomplets. L’année suivante, c’est-à-dire en 2019, avec tous ses dossiers enfin réunis, il passe et décroche ce deuxième BAC scientifique avec la mention assez bien.

Ces deux diplômes motivent davantage le jeune étudiant insatiable de connaissances. Parallèlement à ses études de médecine, Ahmed s’inscrit en Sciences économiques et gestion à l’Université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso avec son BAC C. Étant donc en troisième année de médecine et première année d’économie, il compose et réussit au Baccalauréat série A avec la mention bien et est même 1er de son centre de composition. C’était en 2020.

Après l’obtention de son BAC littéraire, le jeune génie décide de prendre une année sabbatique. Il se repose donc cette année 2021. En 2022, le jeune prodige revient cette fois avec l’ambition de relever un nouveau défi. Sa cible, le BAC G2.  Comme les autres examens, il compose et l’obtient lors de la session de 2022. La même année, le garçon de 22 ans s’inscrit en anthropologie toujours à l’université Nazi Boni de Bobo-dioulasso. 

Aujourd’hui Ahmed Ghulam Zonno cumule à lui seul les BAC D, C, A et G2. Il est aussi étudiant régulièrement inscrit en médecine, en économie et en sociologie-anthropologie.

Le jeune Ahmed dans un parking de l’université

Les motivations du jeune as de Bobo-Dioulasso sont de divers ordres. « Je voulais tester mes connaissances. Je me disais que le baccalauréat D est un BAC polyvalent et par conséquent, tout bon élève qui a ce BAC devrait pouvoir obtenir tous les autres BAC s’il se donne les moyens. Et là j’ai conclu que si c’était le cas, je devrais le prouver. Donc je me suis battu et j’ai réussi » a-t-il déclaré.

Issue d’une famille commerçants, le garçon a fait face à ce qu’on pourrait qualifier de mépris pour l’école comme il le dit « Je suis issue d’une famille de commerçants qui trouve que les longues études ne servent à rien». Le comble est que, la plupart des membres de la famille est riche. De quoi enfoncer le clou et convaincre davantage que les longues études sont inutiles. Mais tout cela n’a été qu’une source supplémentaire de motivation pour Ahmed qui se jura de prouver le contraire. « Je me suis fait la promesse que j’aurai 10 diplômes avant mes 25 ans. Et avec ces 10 diplômes, je serai le plus riche de la famille »lance-t-il

Mais pour réaliser ce challenge, Ahmed se fixe l’objectif d’avoir au moins quatre Baccalauréats, une licence et un master en économie, une licence en anthropologie et un doctorat en médecine. Ses 8 diplômes combinés avec le Brevet d’Études du Premier Cycle (BEPC) et le Certificat d’Études Primaire (CEP) lui donneront ses 10 diplômes avant ses 25 ans.

Le calcul était bien fait et Ahmed avait sa petite idée pour minimiser le coût des formations. « Avec le BAC D, je pouvais faire mes différentes filières mais seulement au privé. Pourtant, le privé coûte cher. Rien que pour la première année, il faut environ 400 000F soit 1 200 000F pour une licence. Par contre à l’université publique, avec 15 000F ou 16 500F l’année et avec quelques documents, on peut se faire une licence en quatre ans si on prend en compte le retard. Donc les différents BAC sont des portes qui permettent de s’inscrire dans diverses filières dans les universités publiques » ajoute-t-il l’air détendu.

Ahmed dans une salle de cours, l’air observateur

A l’Université, Ahmed Zonno sera confronté à un problème grave qui menace ses études. Il est accusé de ‘’faux et usage de faux’’. A l’origine, le garçon avait utilisé ses BAC D et C pour postuler à deux bourses différentes au CIOSPB. Mais attention, il ne l’a pas fait sciemment. « J’ai pris le temps de lire les textes qui régissent les conditions d’octroi de la bourse. Je me suis rendu compte que les textes ne précisent pas qu’il est interdit de postuler deux fois à la bourse nationale même avec deux BAC différents » a-t-il expliqué. C’est donc après ce constat qu’il postule avec son deuxièmes BAC puisqu’il avait déjà une bourse grâce à son premier BAC. Si le petit génie a eu la chance de poursuivre ses cours, c’est grâce aux interventions du délégué général et du secrétaire général de l’université. Ahmed n’est pas près d’oublier cet épisode. « Ça été vraiment un calvaire. J’ai failli me faire expulser de l’université.  Ils ont bloqué mes deux bourses et retrancher 3 à 4 mois à la paie. Ça nous a pris presque 10 mois pour régler ce problème » explique-t-il avec regret. Ce fut une période de galère pour le jeune prodige qui avait du mal à joindre les deux bouts.

Même si le jeune Bobolais poursuit ses études dans trois filières différentes, son rêve reste bien clair, devenir médecin. Pour lui, allier différentes filières, lui donne plusieurs qualifications. Des compétences qui font de lui un potentiel futur leader au cas où il se retrouverait à la tête d’un ministère ou d’une institution comme il le souhaite bien. 

Avant de s’engager dans son aventure, Ahmed a d’abord partagé sa vision avec son grand frère. Ensuite, il en a parlé avec sa mère, puisqu’il avait perdu son père en 2014. Sa génitrice en était très fière. « Ma mère était très heureuse. Elle me réveillait chaque matin toute fière de savoir que son fils faisait la médecine et qu’il se bat pour obtenir ce qu’il veut » se souvient-il encore. Après son père en 2014, le jeune garçon perd son frère aîné dans un accident de la circulation en 2018. En 2020, Ahmed perd cette fois, sa génitrice, le jour de son anniversaire.  Malgré ces tragédies, l’étoile brillante peut encore compter sur le soutien de ses autres frères, sans qui, il ne serait pas arrivé à ce niveau. « Ils ont beau dire que les diplômes sont une perte de temps, mais ils sont là, ils me soutiennent depuis le début et je reconnaitrai leurs actes éternellement » a-t-il laissé entendre.

Dans son parcours, la bourse constitue l’autre soutien majeur du jeune passionné. Selon lui, faire plusieurs filières nécessite de grands moyens financiers. Ses déplacements lui prennent en moyenne 20 000F le mois. « Souvent, je ne passe que 3 jours à la maison par semaine. Il m’arrive même de faire une semaine sans voir mes frères avec qui je vis. Je fais la navette entre l’université et l’hôpital pour prendre mes cours, bosser ou travailler ».   Très occupé par ses études, Ahmed ne se rend pas compte de certains évènements de sa famille. Il est clair que pour notre étoile, les études et les ambitions passent avant tout chose.  

En dehors des études, notre future médecin est aussi engagé dans le monde du business.  Avec son entreprise net store, l’homme aux quatre Baccalauréats commercialise du matériel médical, des vêtements, des chaussures, des forfaits de connexion et des unités. Dans sa vision, il doit explorer toutes les voies pour se faire des revenus.

Ahmed Ghulam Zonno tire son inspiration de Léonard de Vinci, Léopold Sédar Senghor et Cheikh Anta Diop. Comme eux, il rêve aussi d’être une source d’inspiration pour beaucoup d’autres jeunes. Ahmed reste convaincu que, c’est à travers l’excellence que l’on pourra construire le Burkina Faso. Et, cette excellence doit être cultivée dès maintenant. Selon lui, dès leur jeune âge, les jeunes doivent avoir la fougue, l’envie et la témérité de bosser et de se donner à 500% aux fins d’être excellent. Du reste, le génie Burkinabè pense qu’il est du ressort du gouvernement d’encourager l’excellence.

Karim BANDA 

bf1news.com

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2 commentaires

  1. Waouh très édifiant. Suis fier d’être en bons termes avec ce jeune prodige que je côtoie car, appartenant tous deux au même mouvement de jeunes dénommé SILEX.
    Force et courage à toi frère SILEX.

  2. Toutes mes félicitations au jeune frère, mais selon moi ça ne sert à rien d’amasser des diplômes qui ne te serviront à rien ! au lieu de disperser tes forces,le temps ,tu pourrais en plus de la médecine t’inscrire dans une université privé dans le but de décrocher un autre diplôme afin de diversifier ton employabilité ou peut-être écrire un bouquin si tu as autant de ressources.
    Si le bac devenait le dernier diplôme du second cycle au lieu du premier diplôme universitaire.

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