Un accrochage en circulation, un manque de vigilance, une vitesse au delà des normes ou encore un non-respect des feux tricolores et boum ! Des pleurs, des cris et enfin un silence profond. Un être cher est arraché à l’humanité, un rêve s’efface et une famille entière abandonnée à son sort. Pourtant, il suffit d’avoir un simple reflexe pour empêcher le drame : porter le casque.
Le casque sauve des vies. C’est sans doute le slogan qu’on entend partout quand il est question d’inciter les gens à porter le casque. Et cela est bien vrai. Ce matin même, en nous rendant au travail, nous avons constaté un accident impliquant une moto et une voiture au environs du SIAO. Par curiosité, nous avons approché les protagonistes et sans surprise nous avons constaté que Omar (nom d’emprunt), un étudiant qui se rendait au cours, l’un des protagonistes est en train de discuter avec les forces de sécurité venu constater les faits.
Visiblement bien portant et tenant dans sa main son casque, il dit s’être sorti indemne de l’accident grâce à son casque. Pour cela, il exhorte les autres à faire comme lui car dit-il, ‘’le casque sauve des vies en cas d’accident’’. C’est sans doute dans cette optique de protéger la vie des citoyens que le gouvernement burkinabè avait prit le 30 novembre 1978, le décret n78-107/PRES/TPTU en vue de rendre obligatoire le port du casque pour tout usager d’engin à deux roues, conducteur comme passager. Mais jusque là il n’y avait aucune sanction contre tout contrevenant. Il faut attendre le 12 août 2003 pour que les termes des repressions soient clairement définis. 2003-2022 : 19 ans après, les lignes ne semblent pas bouger, pourtant c’est pour la bonne cause.
‘’Nul n’est censé ignorer la loi’’
On entend souvent dire que ‘’nul n’est censé ignorer la loi’’. Mais un dicton ne dit-il pas qu’‘’il n’y a rien de plus méconnu que ce qui devrait être connu de tous : la loi ?’’. C’est à croire que c’est ce qui est caché qui attire le plus la curiosité des hommes, ce qui explique la méconnaissance de cette loi par beaucoup de personnes. Et puisqu’on n’aime pas être contraint à faire le bien pour nous même, pourquoi ne pas adopter le casque comme un nouveau look à l’image des dreadlocks, des habits stylés ou encore des casquettes et foulards class ? Ainsi on pourrait brandir des slogans comme casqué et chic ! casqué et beau/belle ! le casque : symbole de l’élégance !
Mais il ne faut pas se voiler la face. Le non port du casque constitue un des principaux facteurs à risque à l’origine des dommages sérieux en cas d’accidents. Pour cela les chiffres ne mentent pas. L’ONASER a enregistré en novembre 2021, 950 morts et 11 331 blessés sur 18 000 accidents et pour cela, le non port du casque à quelques choses à voir avec cela. Ainsi, le gouvernement avait déjà manifesté sa volonté de faire barrière à ce facteur à risque en adoptant un décret en 2005 qui oblige les vendeurs à intégrer le casque aux équipements d’accompagnement des engins à deux roues lors des ventes. Mais la résistance qui s’oppose au port du casque est encore de taille.
‘’La route ne tue pas, ce sont les usagers qui vont se tuer sur les routes’’
On peut toujours avoir des arguments pour justifier son opposition au port du casque par le mal de tête et de cou, la nature des tresses pour les femmes, l’étouffement ou encore le manque de moyen qui sont certes des réalités, mais la véritable réalité dans cette situation est la décision individuelle que chacun de nous doit prendre. Cela va avec le respect du code de la route. Car comme le dit le directeur général de l’ONASER, Adama KOURAOGO, ‘’la route ne tue pas, ce sont les usagers qui vont se tuer sur les routes’’. Chacun pense avoir la priorité mais en réalité, la priorité c’est de rester en vie et pour sauvegarder ce don précieux que nous avons reçu à notre naissance, portons des casques. C’est pratique, protecteur et cool !