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Guéguerre au CDP : à quand la fin ?

Le CDP est en proie à des crises intestines depuis la chute du régime COMPAORE.  Actuellement, ce sont deux tendances qui se disputent la tête du parti. D’un côté, il y a ceux qui se réclament de l’aile historique guidé par Achille TAPSOBA et de l’autre, le courant qui se dit des rénovateurs ou encore des futuristes mené par Eddie KOMBOIGO.

Présentement, c’est une prétendue lettre datant du 21 juin 2022 de la part du président d’honneur Blaise COMPAORE qui fait l’objet de dispute entre les protagonistes. Cette lettre adressée aux deux camps appelle à la tenue d’un 08e congrès. Mais pour Eddie KOMBOIGO, le 08e congrès du CDP s’est bel et bien tenu en décembre 2021 en présence d’un huissier suite à une décision de justice.

Ainsi, la direction du parti mis en place à l’issue dudit congrès a abrogé la disposition qui confère au président d’honneur un certain nombre de prérogatives comme la convocation d’un congrès du parti. Cette lettre n’aura donc pas de fondement et serait le fruit d’une manipulation selon Eddie KOMBOIGO. Pourtant au camp adverse, Achille TAPSOBA n’entend pas les choses de cette oreille. Pour lui, la lettre attribuée à Blaise COMPAORE vient purement et simplement annuler le congrès organisé par Eddie KOMBOIGO en décembre, après avoir observé des manquements graves au respect des textes du parti. Considérant que le 08e congrès n’a pas eu lieu, Achille TAPSOBA attend de pied ferme la convocation de ce congrès par le président d’honneur, cette fois-ci, dans le respect des dispositions statutaires.

Mais à quand remonte exactement cet imbroglio qui ne fait que perdurer ?

Tout est parti de l’arrivée de Eddie KOMBOIGO à la tête du parti en 2018. Se réclamant du camp des futuristes, ce dernier veut sortir de l’ombre protectrice du président d’honneur et voler de ses propres ailes. Il sera confronté très tôt à un camp adverse qui reste toujours loyal au fondateur du parti. Jusque-là, tout va bien. Toutefois la crise va s’exacerber avec la décision de l’ex chef de file de l’opposition politique burkinabè de supprimer les prérogatives du président d’honneur et de changer le nom et le logo du parti. Des réformes qui n’ont pas été du goût des partisans de l’aile historique. Eddie KOMBOIGO fera face à la colère de ses concurrents. Il sera assigné en justice par ses adversaires qui vont demander l’annulation du 08e congrès. Mais ces derniers échouent en appel et Eddie KOMBOIGO reçoit l’autorisation de la cour d’appel pour organiser le congrès. Néanmoins, au lendemain de cet important évènement pour le parti, plus précisément le 17 décembre, Eddie KOMBOIGO a été suspendu des instances du parti pour un délai de six mois. Une sanction prononcée par Achille TAPSOBA pour défiance au président d’honneur Blaise COMPAORE.

Un congrès tenu contre vents et marées

Avec l’autorisation de la cour d’appel, le 08e congrès se tiendra du 18 au 19 décembre 2021. Eddie KOMBOIGO est reconduit à la tête du CDP pour un mandat de 04 ans. Une fois aux commandes, ce dernier avec d’autres membres, décident à leur tour de suspendre Achille TAPSOBA et ses camarades pour 06 mois. Pour l’instant, Eddie KOMBOIGO estime que c’est lui qui a la légitimité du CDP. Achille TAPSOBA quant à lui, attend la convocation du 08e congrès par le président d’honneur. Cependant, Eddie KOMBOIGO et ses camarades comptent en finir avec cette situation dans un bref délai. C’est pour cela qu’il a affirmé lors de leur conférence de presse tenue le 25 juin dernier que ‘’ pour le cas Achille TAPSOBA, c’est le bureau politique national qui prendra la décision définitive le samedi 02 juillet prochain à Ouagadougou’’.

En attendant ce délai, Achille TAPSOBA et ses camarades étaient face à la presse ce 29 juin 2022. Au cours de leur conférence, il a réaffirmé que ‘’le 08e congrès aura bel et bien lieu conformément à la législation et la réglementation nationale et interne en vigueur’’. Pour cela, il appelle les militants inactifs et démissionnaires qui désirent faire un come-back de se mobiliser afin de prendre le destin de leur parti en main.

Visiblement, on peut dire que l’effort consenti par le fondateur du CDP afin d’unifier le parti est loin de produire les résultats escomptés. La tension reste vive et le fossé se creuse davantage entre les deux camps. A quand la fin de cette guéguerre entre les membres de l’ancien mastodonte du champ politique burkinabè ?

Sanata GANSAGNE

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