Ces deux dernières années, des suicides d’étudiants ont défrayé la chronique. On se rappelle encore du cas récent de l’étudiante Viviane Sawadogo à Koudougou. Elle s’est donné la mort par pendaison en juillet 2022. Ce phénomène trouve sa justification dans des causes multiples et multiformes.
En 2021, lors de la conférence de presse de l’UNEF (Union nationale des étudiants du Faso), il ressortait que le suicide dans les universités a fait 7 victimes. Dans le milieu universitaire, ce sont les difficiles conditions de vie et d’étude qui poussent les étudiants à la dépression. Etant donné qu’il n’y a pas d’université dans toutes les villes burkinabè, les nouveaux bacheliers sont obligés de quitter leurs parents. Ils rejoignent d’autres villes. Des villes où ils n’ont parfois pas de proches.
Souvent esseulés et confrontés au manque d’argent, ils dépriment. Il faut noter également que le chevauchement universitaire peut créer un désespoir. Certains font 6 ans avant d’obtenir leur licence. Sans parler du fait qu’après l’obtention de ce précieux sésame, il y a la quête d’emploi. Là aussi, c’est un parcours du combattant. Même avec leurs diplômes, certains étudiants peinent à trouver un petit métier. Pour d’autres, avoir des diplômes supérieurs et terminer dans des métiers de vigile et de manœuvre, c’est de l’absurdité. Ce qui fait que beaucoup dépriment et perdent tout espoir. De nos jours, la fonction publique recrute moins et dans le privé, les salaires et autres conditions sont souvent précaires.
D’autres cas de suicides ont été signalés de suite de déception amoureuse, du mariage forcé, des problèmes familiaux et des troubles psychologiques. En rappel, le suicide touche toutes les couches sociales et tous les âges. La banque mondiale estimait en 2019, le taux de mortalité par suicide de 7,5 pour 100 000 habitants au Burkina Faso . Chaque année, la Journée mondiale de prévention du suicide est célébrée dans le mois de septembre pour sensibiliser les jeunes contre ce fléau.
Yenntéma Priscille