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Amadou Dicko Sidibé : l’Achiculteur qui booste l’agriculture en Afrique

‘’Le développement de l’Afrique passera forcement par l’investissement dans l’agriculture’’. C’est cette conviction qui a amené Amadou Dicko Sidibé architecte de formation, à embrasser le métier de l’agriculture. Se définissant comme étant un « archiculteur », il est le promoteur de la plus grande serre agricole en Afrique subsaharienne. Présent au Burkina Faso dans le cadre de la conférence publique de African Golden, il a partagé son success story dans l’agrobusiness. 

Pendant plus d’une heure, Amadou Sidibé a échangé avec les burkinabè sur les opportunités d’entreprendre dans l’agrobusiness. Pour cette occasion, des jeunes, des adultes et même des personnes d’un certain âge sont sortis massivement pour rencontrer l’invité de African Golden. Un public visiblement épaté par ses exploits en agriculture. 

Amadou Dicko Sidibé, a mis en place la première serre entièrement automatisée de 10 000 m2 avec un système d’irrigation goutte à goutte et de recyclage des eaux dans son pays natal le Mali. Avec les serres, il arrive à produire des légumineuses durant toute l’année. Une production qui lui rapporte plus de 200 millions FCFA par an. « 60% de toutes les terres arables à l’échelle mondiale sont en Afrique. Parmi ces 60%, à peine 2% sont exploitées aujourd’hui. C’est pour vous dire qu’on a devant nous, tout un boulevard agricole. Avec les changements climatiques et leurs corollaires, ne soyez pas étonné qu’un architecte puisse être un archiculteur. Le potentiel est tellement énorme que l’heure de l’Afrique comme j’aime bien le dire, c’est aujourd’hui » explique Amadou D. Sidibé.

Amadou Dicko Sidibé en compagnie de Issoufou Saré président de African Golden

Le désir d’être au contact de la terre, Amadou D. Sidibé l’a hérité de son grand père agriculteur. Il a eu l’idée de construire des serres au Mali après avoir visité des cultures sous abris dans des pays tels que Israël, Japon et Chine. En 2011, il a décidé d’abord de commander une serre de 320 m2 d’Israël et de l’implanter au Mali. Le résultat a été au-delà de ses attentes, car il pouvait produire pendant la saison hivernale et pendant la saison sèche avec de forts rendements. En 2013, il a construit une serre de 5 000 m2 et plus tard 10 000 m2. Aujourd’hui il sillonne le monde pour partager son expérience et surtout inciter les africains à investir dans l’agriculture.  « Je ne suis pas agronome, je n’ai jamais fait même une heure de cours d’agronomie. Pourtant, je me retrouve à parcourir le monde… pas en tant qu’architecte, mais en tant qu’archiculteur. Une nouvelle profession que vous jeunes, devez retenir parce que l’Afrique offre des opportunités qui n’existent nulle part » affirme Amadou D. Sidibé.

Selon Amadou D. Sidibé, la culture sous serre a été inventée par les autres, mais elle est plus adaptée pour l’Afrique. Chef d’orchestre en agriculture sous serre, il y trouve une voie pour les africains de s’auto nourrir et de nourrir le monde. L’architecture, les planches à dessin, les bureaux climatisés et les honoraires ne lui disent plus rien. « J’ai choisi de faire carrière dans l’agriculture. Une activité qui est pour moi très simple et rentable par les technologies. Il est temps qu’on investisse dans l’agriculture » ajoute t’il.

Amadou Dicko Sidibé recevant un attestation des main de Lionel Bilgo ancien président de African Golden

Des difficultés, des échecs Amadou D. Sidibé en a connus. Comme difficultés, il a enregistré des pertes dues aux maladies de plantes et des insectes ravageurs. Si aujourd’hui, il offre gratuitement des formations et partage son expérience aux jeunes, c’est « pour qu’eux à leur tour, ne passent pas par ce chemin que moi j’ai emprunté par la force des choses. En effet, j’ai été une espèce de pionnier en Afrique subsaharienne. Avant moi, personne n’avait fait de serre au Mali, ni expérimenté l’intelligence artificielle dans l’agriculture. J’ai été l’un des premiers à importer du matériel goute à goute, où j’ai dépensé beaucoup d’argent. Aux jeunes, on doit leur montrer comment il faut commencer ». 

Le premier défi pour se lancer dans l’agriculture selon lui, il faut avoir un espace exploitable. Ensuite, il y a le défi du marché. Le conseil de Amadou D. Sidibé, c’est de produire ce qui manque sur le marché. Par exemple pour la tomate, il y a des périodes où elle est abondante sur le marché et une période où elle se fait rare. Pour lui, il faut produire la tomate sous serre à la période où la tomate se fait rare. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont une longue période de saison sèche. Une opportunité pour les entrepreneurs de ces pays d’investir dans l’agriculture. « Aujourd’hui, on peut faire l’agriculture sur une colline, dans un salon, sur une toiture de maison, etc. » dit-il. Amadou D. Sidibé fait partie de ceux qui croient que l’agriculture est la voie du salut pour l’Afrique.

un public de tout âge sorti nombreux pour bénéficier de l’expérience deA madou Dicko Sidibé

A cette jeunesse qui dit manquer de moyen pour entreprendre, Amadou D. Sidibé propose la technique du Co-entrepreneuriat. C’est-à-dire se mettre à deux ou plus, afin que chacun apporte ce qu’il a pour réaliser un projet. Amadou D. Sidibé conseille d’éviter les prêts quand on veut investir dans l’agriculture, mais d’aller plutôt step by step. Un métier noble et rentable qu’il a décidé d’embrasser, en investissant peu à peu pour arriver là où il est aujourd’hui. Après une vingtaine d’année passée dans ce métier, Amadou D. Sidibé s’est donné pour mission de parler de ses échecs aux personnes qui ne sont pas agronomes tout comme lui, pour qu’elles puissent éviter certains pièges. C’est un homme au parcours atypique que les burkinabè qui aspirent à entreprendre dans l’agriculture ont rencontré grâce à l’association African Golden.

Yenntéma Priscille

www.bf1news.com

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