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FESPACO 2023 : SIRA, Étalon d’Argent mais pas que

Nous la voulions en or mais elle est en argent. Le Burkina du cinéma a souhaité de toutes ses forces mettre fin à 25 ans disette. Mais hélas, SIRA n’est pas Étalon d’Or de Yennega, SIRA est Étalon d’Argent. La succession de Gaston Kaboré attendra. Sira, Étalon d’Argent du FESPACO 2023, c’est d’ailleurs le meilleur classement d’un réalisateur Burkinabè depuis Daniel Kollo Sanou avec TASSUMA en 2005 et Sékou Traoré avec l’Oeil du Cyclone en 2015 couronnés de l’Etalon de Bronze. Sira n’a pas été Étalon d’Or de Yennega mais le plus important est ailleurs. Au delà du sacre manqué, Appoline Traoré est le symbole d’un cinéma Burkinabè en pleine mutation malgré les contraintes.

Elle n’a pas gagné l’or mais elle a gagné le cœur des Burkinabè. Sira, c’est le film qui parle, qui parle à tous les Burkinabè. Contexte sécuritaire aidant et résilience comme message de base, ce film, est ce qu’est le Burkina Faso en ce moment. Dans la tourmente mais qui refuse de plier à plus forte raison rompre ni courber l’échine.

Sira a été encensé par la critique populaire mais le jury du FESPACO a décidé de ne lui accorder, j’ai envie de dire, que l’Etalon d’Argent de Yennega. Ce n’est pas le Graal tant souhaité par les Burkinabè mais ce prix signifie qu’en Afrique en ce moment, Sira, est le deuxième meilleur film et cela, en soi, c’est une victoire que dire, c’est une consécration pour cette dame qui a su nous amener avec elle dans son monde, dans univers et dans son délire, j’ai envie de dire.

Depuis 1997 et le sacre de Gaston Kaboré avec Buud Yam, le meilleur classement Burkinabè dans la catégorie reine, est troisième. 

En 2005, nous avons eu Daniel Kollo Sanou Étalon de Bronze avec TASSUMA. Puis, nous avons eu aussi Sékou Traoré, Étalon de Bronze avec l’Oeil du Cyclone en 2015. Entre temps, il n’y a rien eu ou presque. Et ce soir, nous avons vibrer avec elle jusqu’au bout pour la première place mais elle a fini deuxième, ce qui n’est pas mal au vu du contexte et de la difficulté des cinéastes Burkinabè à s’imposer dans cette catégorie ou encore à y figurer.

Nous sommes contents pour elle, pour le cinéma Burkinabè. Nous sommes contents des émotions qu’elle a su nous donner à travers son film qu’elle a tenu mordicus à faire, quitte à le délocaliser en Mauritanie.

Mauritanie, ce n’est pas la porte d’à côté mais elle y est allée et elle l’a fait. Étalon d’Argent, c’est une juste récompense même si, nous pensions qu’elle méritait l’or. Elle l’a dit dans une sortie sur sa page, sa grande satisfaction, c’est d’avoir réussi à faire ce film. Ashkal de Youssef Chebbi est Étalon d’Or du FESPACO 2023 mais Sira, c’est l’Etalon d’Or de tous les Burkinabè. Étalon d’Or ou pas, Sira, pour nous, avec notre œil teinté de subjectivité, le meilleur film du FESPACO 2033. Nous ne sommes pas les seuls à le penser. Le public Burkinabè le pense aussi, cela vaut un Étalon d’Or. J’ai envie de dire Étalon d’Or du public, ce n’est pas mal, c’est un accomplissement incroyable.

Toutefois, ce qui est bien dans cette histoire, c’est que, ce n’est pas encore fini. FESPACO, il y en aura au Burkina Faso et avec des idées aussi lumineuses, nous sommes en droit d’espérer son sacre dans les prochaines éditions. 

Le Cinéma Burkinabè est en train de faire sa mue 

Depuis longtemps, nous avons décrié le niveau des films Burkinabè. Scénarios trop plats, jeux d’acteurs insuffisants, techniques et technologies pas au rendez-vous…Nous avons eu droit à des films exsangues, pas assez ou très peu captivant. A ce propos, Abdoulaye Dao a fait savoir lors d’une discussion que le problème se situait au niveau des scénarios. Il disait, au Burkina Faso, on n’a pas de scénaristes, il faut former des scénaristes sinon on peut mettre des milliards dans le cinéma et le résultat sera toujours pareil.

Cela, c’était à une époque mais depuis lors, on sent de l’amélioration, de la détermination à nous faire vivre des émotions fortes, des sensations que seule, une salle de ciné peut procurer.

Depuis un certain temps, malgré un contexte sécuritaire qui met à mal plusieurs pans de la société Burkinabè, force est de constater que le cinéma est en évolution.

Nous avons droit à des productions de belles factures avec des réalisateurs tels que Boubacar Diallo, et bien d’autres.

Pour cette édition du FESPACO, nous avons écumer les salles de projection. Nous avons vu des films Burkinabè de belles factures avec des scénarios bien élaborés, des jeux d’acteurs hyper réalistes et des montages avec les dernières techniques et technologies cinématographiques. Le numérique a fait sensation et c’est au plaisir des cinéphiles. Nous avons aimé suivre « Épines du Sahel » de Boubacar Diallo. Nous avons adoré « L’affaire Sam Mory », toujours du réalisateur Boubacar Diallo.

Vivement le prochain FESPACO, que les productions soient et demeurent. Nous appelons de nos vœux, l’édification de nouvelles salles de cinéma car c’est l’épine aux pieds des réalisateurs qui ne cessent de réclamer des salles de diffusion. Nous appelons également la mise en place de plateformes numériques comme Netflix ou Disney pour plus de diffusion des films Burkinabè et Africains. Si, le cinéma a du mal à décoller, c’est parce que les canaux de diffusion sont insuffisants. Pour l’heure, SIRA nous a fait rêver et on espère pouvoir rêver encore plus avec des productions cinématographique dans l’avenir.

Saydou GANAME

www.bf1news.com 

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