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Alrich : Rappeur aux multiples casquettes

Il est le fils d’Alain Hema et de Leïla Tall. Il est rappeur, il est poète, il est compositeur, il est acteur de théâtre.

Lui, c’est Gaëlle Alrich Hema à l’état-civil plus connu sous le nom de Alrich.

Fort d’un single qui cartonne, titré « Pang SoBa », Alrich, c’est l’artiste du moment.

BF1News est allé à sa rencontre. Au menu de cette rencontre, ses débuts dans le rap, sa carrière, ses multiples casquettes mais aussi ses perspectives.

Amzy, Kayawoto, Toksa, Francky Fp…c’est la nouvelle génération de rappeurs et d’artistes Burkinabè qui cartonnent depuis un moment.

A cette liste, il faut désormais ajouter Alrich. Tel un dragon qui crache du feu, et qui détruit tout sur son passage, Alrich a craché pour les plaisirs des mélomanes, le single de ce début d’année 2023. “Pang SoBa“ cumule des milliers de vues sur YouTube.

Une entrée en boulet canon dans la catégorie des artistes qu’on écoute et qu’on a envie d’écouter.

Mais avant d’en arriver là, il y a eu les débuts, le process comme le disent les anglais, l’infusion et finalement la confirmation d’un artiste aux multiples talents.

Pour découvrir le secret qui se cache derrière la chanson et l’artiste, nous sommes allés à sa rencontre.

Vendredi 10 février 2023, nous avons rendez-vous avec notre vedette du jour. Il nous donne rendez-vous à 10h00 chez lui.

Il habite à Gounghin non loin de Watam Kaiser. C’est d’ailleurs devant Watam Kaiser qu’il nous croise. Nous prenons ensemble la direction de son domicile.

Nous arrivons, il nous installe et nous commençons la discussion. Dès, le premier abord, nous sentons que cet artiste en a plein dans le ventre. Va-t-il nous livrer ses secrets ? On espère que oui. Ce jeune, la vingtaine passée, de 180 cm a beaucoup de choses à nous dire. Dès lors, nous enchainons.

Alrich, c’est son nom d’artiste, pas commode dans le jargon dans la mesure où on a des Francky Fp, des Keris B, ou encore des Kayawoto ou des Flowman Boy et des Reman. Notre artiste du jour garde son second prénom comme nom d’artiste pour plus de simplicité et surtout parce que ce prénom lui ressemble, est plus significatif et représente son identité. Alrich, c’est Gaëlle Alrich Hema, le rappeur, le poète, le gratteur comme il aime s’appeler.

Il se définit comme étant un créateur. Il explique : « j’ai tendance à vouloir visiter d’autres univers, à vouloir envoyer des voix où il n’y en a pas…Je suis créateur tout simplement ».

C’est d’ailleurs pour cette raison selon ses dires, que son style de musique n’est pas exclusivement rap. Il vient du monde rap, il a été bercé par les mélodies des artistes comme Smarty, Frère Malkolm et autres mais lui, il se voit comme un artiste complet capable de poser sur n’importe quel beat. Il est selon ses mots, « un artiste urbain ».

A la question de savoir pourquoi se définit-il comme un artiste urbain, Alrich nous répond en disant : « Tu ne prends pas la décision de faire de l’urbain. Ça vient comme ça pendant les séances studios» en poursuivant que c’est une façon de s’adapter et de ne laisser aucune sonorité de côté. En tant que chanteur, artiste ou même rappeur, il faut être complet et briser certains codes. L’urbain, c’est la mode du moment, c’est un mélange de plusieurs sonorités. C’est une exploration de plusieurs horizons. Pour s’imposer dans le rap, il faut avoir cette capacité.

Gaëlle Alrich Hema aka Alrich face au micro de BF1news

2BA, l’élément déclencheur

Avant d’arriver à cette étape de sa carrière, il y a eu un processus, une évolution, une dynamique qui s’est enclenchée.

La première étape, c’était l’inspiration. Et cette inspiration, il l’avait depuis très longtemps.

Le processus a commencé depuis l’adolescence, au collège. Il nous fait savoir : « J’ai commencé à gratter(écrire des textes de rap NDLR), j’avais 13 ans. Depuis lors, la passion n’est pas seulement naissante mais elle est vive. Cela veut dire que tu as envie de le faire surtout quand tu regardes d’autres personnes qui font des shows qui remplissent des salles. Cela te met dans un autre monde. Seulement, tu ne peux pas transposer car tu as des réalités. Il faut suivre les étapes »

De quelles étapes s’agit-il ? Il nous avoue : « je me suis mis d’abord en groupe avant de sortir en solo après continuer jusqu’à petit monde ( son premier single NDLR) et à petit monde maintenant je me suis dis, je pense que je peux faire quelque chose dedans.

« Je suis d’abord fan de ma propre personne, de ma musique. Quand je fais de la musique, c’est réellement passionnant. C’est ma motivation à moi. Cela m’a fait revenir » Alrich

Artiste confirmé après la sortie de son premier single, Alrich se fixe des objectifs. Il veut devenir un artiste reconnu par ses pairs et par le public Burkinabè. Il veut juste devenir célèbre, s’imposer comme une star.

La première consécration arrive quand il est validé par Smarty. A l’époque, le rappeur dit, Alrich, c’est un talent rare, il faut le suivre, c’est le présent et le futur du rap au Burkina Faso.

Notoriété naissante, la page Facebook explose, le nombre de vues également sur YouTube. Désormais, Alrich n’est plus Alrich de 2BA(son groupe) mais, c’est Alrich tout simplement. La machine est lancée.

Cependant, la machine va se gripper. Suite à quelques événements malheureux dont il a refusé de nous faire part, Alrich déprime, arrête de chanter, et de donner de la voix.

Il le dit lui-même « j’ai vécu une dépression qui m’a fait quitté le monde de la musique pendant un bon moment ».

Toutefois, Alrich va revenir. Alrich puise au fond de son être, trouve la motivation, renaît tel un phœnix, oublie la dépression et balance “Joker”, puis « DPT » et « I Te se » ( tu ne peux pas en langue bambara »).

Conséquence la machine redémarre. Comment et pourquoi a-t-il réussi à revenir, il dit, « c’est la volonté mais aussi le besoin de m’impressionner ».

« En fait, j’ai envie de mettre mon rap à un niveau tel qu’il m’impressionne. Je cherche tellement quand je trouve un truc, je dis waouh, j’ai un truc qui est assez intéressant. Ça me plaît de m’entendre, ça me plaît de m’écouter. Je suis d’abord fan de ma propre personne, de ma musique. Quand je fais de la musique, c’est réellement passionnant. C’est ma motivation à moi. Cela m’a fait revenir »

Alrich, c’est avant tout Gaëlle Alrich Hema

Rappeur, oui mais artiste avant tout. En effet, en plus de la musique qui est sa première passion, Alrich s’essaie également à d’autres types d’art. Il s’essaie dans la poésie mais également dans le théâtre.

Ces capacités et cette ouverture, Alrich l’a doit à sa filiation.

Étant fils de Alain Hema, artiste comédien, metteur en scène, et de Leïla Tall, artiste comédienne, on aurait pu croire qu’il serait acteur de cinéma, de théâtre mais non. Alrich a choisi de faire de la musique.

« Ce dont je me rappelle, moi, je ne me rappelle pas de séances de théâtre à la maison mais je me rappelle des groupes de musique traditionnel à la maison. Je pense que cela a influencé mon choix de carrière. La musique a pris le pas sur les autres types d’art » a-t-il commenté à ce sujet.

Cependant, par la suite, il a eu tendance à s’ouvrir à d’autres types d’art. Sa filiation aidant, Alrich s’est intéressé à la poésie puis au théâtre. «Maintenant, je m’essaie au théâtre. Je m’essaie à l’écriture autre que mon domaine, c’est-à-dire autre que la musique. Je m’essaie à autre chose. J’ai écrit des textes poétiques pour des pièces de théâtre. J’essaie de m’intéresser à d’autres choses surtout les films. J’ai bien envie de monter un gros projet de film.»

A question de savoir si, c’est un avantage d’être fils d’artistes ayant pour métier la musique, Alrich répond que cela peut être un avantage mais également une pression.

L’avantage réside dans le fait que le contact est facile et pour faire son entrée dans la sphère, c’est plus facile. « c’est un avantage forcément. On ne peut pas cracher dessus. C’est un avantage d’être fils de. Maintenant, ça dépend de la manière dont tu l’exploite.J’ai toujours dit, tu écoutes, si tu n’aimes pas, tu me le dis. Ne le fait pas parce que je suis le fils d’untel. Dans tous les cas, au début quand j’ai commencé, quand j’ai fait « petit monde », je l’ai fait sans présenter qui que ce soit comme étant mon père ou ma mère. Je n’ai pas présenté quelqu’un. Je suis allé par moi-même, avec ma musique, avec ce que je savais faire.»

Pour ce qui est du désavantage d’être fils d’un célèbre acteur, actrice, il fait savoir que c’est un coup de pression supplémentaire. Tu n’as pas le droit d’échouer dit-il. Tu es dans l’obligation d’exceller à chaque instant dans tout ce que tu fais. C’est une pression naturelle, commente-t-il. « Ces gens, ils sont connus pour avoir fait des exploits. Quand, tu arrives, tu n’as pas le droit de tâtonner. C’est pourquoi je suis exigeant avec moi-même et mes écrits. Souvent, je fais des écrits, et les gens considèrent que j’exagère. Ils me disent pourquoi, je ne fais pas comme les autres. Il faut écrire rapidement, ça va faire danser et on va passer à autre chose. Mais, je leur dis toujours, moi je cherche toujours à avoir une ligne directrice bien élaborée, à avoir des figures de styles. Je recherche la perfection. C’est par rapport à ce que je suis et a d’où je viens. Je sais que si je sors une chanson, il n’y a pas que les gens de mon âge qui vont écouter. Il n’y a pas que des enfants, il y a beaucoup de personnes qui vont m’écouter. Il y a des gens qui sont très aguerris qui vont suivre ce que je fais. Donc, si je ne le fais pas bien, ils vont dire; c’est l’enfant de Alain Hema et de Leïla Tall qui fait ça. Donc, je m’efforce à donner le meilleur au public. » commente Alrich à notre micro.

Alrich ; ce n’est pas qu’un rappeur

Pour ce qui est de sa relation avec son paternel, il révèle qu’au début, ses parents n’étaient pas au courant qu’il s’était lancé dans la musique. C’est par la suite, du fait qu’il gagnait en notoriété qu’ils se sont rendus compte qu’il s’essayait à la musique. Et depuis lors, les deux collaborent avec lui et il bénéficie de leur soutien sans condition. D’ailleurs, il a participé à l’écriture de la dernière pièce de théâtre mise en scène par son papa. Et pour ce qui est de sa carrière d’artiste, il est son premier fan et le pousse du mieux qu’il peut. « De la même manière qu’il allait m’aider à devenir architecte ou avocat, il m’aide à devenir artiste. Depuis 2 ans, je travaille avec lui».

Comment arrive-t-il à concilier son rap, la poésie et le théâtre, Alrich répond, c’est que l’art, rien ne change. C’est juste une question de tournure fait-il savoir. De plus à l’écouter, maîtriser les techniques d’écriture en poésie et en théâtre l’aide beaucoup quand il s’agit d’écrire pour du rap et vice-versa. Quand, il s’agit d’écrire et poser, c’est juste l’inspiration et le respects des codes. A la question de savoir, si cela ne l’éloigne pas de sa passion première, il répond par la négative en disant que diversifier ses connaissances n’a jamais été un handicap.

Ce n’est pas stressant, ni difficile pour lui de faire de la poésie, du théâtre et de la musique, bien au contraire, cela contribue à accroître sa passion. « J’aime beaucoup ce que je fais. Cela ne peut pas me stresser. Ça reste artistique. Si, je peux écrire 12 chansons, cela veut dire que je peux écrire 6 chansons et 6 poésies. Cela ne me stresse pas du tout. Je suis quelque peu pressé pour que les choses sortes. C’est plus cela mon stress. Ce n’est pas la création. Je veux faire voir ce que je fais au monde. C’est plus dans ce sens là.

Maintenant que la machine est lancée, il n’y a pas de temps pour le repos. Alrich est prêt à enchainer. A ce sujet, une nouvelle chanson est déjà en préparation; suivra un album.

Saydou GANAME

BF1News

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