« Des jeunes filles amères » est un recueil de nouvelles qui traite de la situation des filles mères. Dans cette œuvre, l’auteur aborde un problème complexe dans un style simple pour le bonheur des amoureux des livres de poche. La cérémonie de dédicace a eu lieu jeudi 27 octobre 2022 à Ouagadougou.
« Une plume aisée et bien aiguisée qui nous plonge dans l’univers des jeunes filles mères » tel est ainsi présenté le recueil de nouvelles de l’écrivain Sayouba Traoré. Selon Seydou Zongo, professeur de français chargé de la présentation du recueil, c’est une œuvre de 100 pages structurée autour de 09 titres. La couverture du livre présente une jeune et belle fille avec la main sous le menton. Selon les explications de ce dernier, « le choix de cette illustration est symbolique. Dans nos traditions, la main sous le menton est signe de soucis. L’œuvre aborde les difficiles situations des filles mères abandonnées à elles-mêmes ». Le poids de la tradition, l’échec des parents, la naïveté des filles…sont entre autres les thèmes abordés dans ce recueil.
« Des jeunes filles amères », le recueil de nouvelle de Sayouba Traoré
Le titre 1 « fléau » compare la situation des filles mères aux catastrophes qui ravagent les récoltes. L’écrivain pointe du doigt le tabou sur la sexualité dans les familles, la difficulté à contrôler les sentiments à l’adolescence, la ruse des hommes qui abusent de la naïveté des jeunes filles. Quant au second titre, « le père! Quoi le père? », il met à nu l’irresponsabilité des hommes qui abandonnement les jeunes filles avec les grossesses dont ils sont les auteurs. Le titre 3 « on a cassé le mortier » parle des grossesses précoces. Pour ce qui est du 4e titre « l’arrachement »,il traite du mariage forcé et la séparation de la fille mère avec son enfant. Le cinquième titre « la pissotière » aborde la pratique du plus vieux métier au monde: la prostitution. La déchirure et la fistule abordent successivement le thème de la rupture entre la tradition et la vie moderne et la fistule, une maladie qui mine la vie des femmes. La dragonne, le titre 8 du recueil aborde la situation des filles de ménages. L’auteur raconte l’histoire d’une fille mère qui est embauchée par un couple de fonctionnaire. Elle sera maltraitée et accusée de vol. Le dernier titre, « le café » parle des rivalités en milieu professionnel entre travailleurs.
Sayouba Traoré, écrivain et journaliste
L’œuvre dénonce les pratiques rétrogrades dans la société burkinabè. Elle est aisée à lire à travers la manière dont l’auteur aborde les maux sociaux. Un ouvrage qui présente les mêmes caractéristiques que celui de Patrick Ilboudo, « Les carnets secrets d’une fille de joie » selon le professeur de français . Le livre est disponible au prix de 4 000f.
Sayouba Traoré pense que la littérature burkinabè n’est pas assez promue à l’international. « Nous ne disons pas aux autres qui nous sommes. J’ai fais appelle à des écrivains pour écrire cette œuvre mais le projet n’a pas abouti. J’ai dû faire cavalier seul » explique-t-il.
Pour écrire ce recueil, l’auteur a dû écouter plusieurs femmes concernées par le problème. En termes de difficultés, il dit en avoir rencontré dans la structuration des titres. Les personnages du recueil sont impersonnels. L’auteur les a réunis autour du pronom personnel « elle » pour dire que le problème est général et concerne toutes les femmes. « Des filles amères » a été publiée par la maison d’édition « Plum’Afrik ». Une manière pour l’auteur de contribuer à l’épanouissement de l’édition au Burkina Faso.
En rappel, Sayouba Traoré, en plus de sa casquette d’écrivain est un journaliste de la radio France Internationale (RFI). La prochaine étape, c’est un livre sur les femmes accusées de sorcellerie que l’écrivain réserve aux lecteurs.
Sanata GANSAGNE
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