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Agriculture hors sol: quatre fois plus rentable que l’agriculture conventionnelle

Sur une superficie de 100 m2, la culture hors-sol permet d’avoir les rendements d’1 hectare sur sol. Cette technique peut être réalisée facilement à domicile, sur des toits en béton, dans des garages ou des bâtiments voire des conteneurs. Elle s’adapte aux petits espaces, se fait hors-saison et est rentable.

Des supports de plantes contenant des fibres de coco

Une culture de tomate sous serre d’une superficie de 250 m2 bien suivie, donne 10 tonnes à chaque récolte. Avec cette même culture, le producteur peut faire plus de 3 récoltes dans l’année. Contrairement à la production conventionnelle où on cultive directement sur le sol, en hors sol il y a la possibilité de superposer les plantes sur une même superficie avec des étagères.

En effet, la culture hors sol est une technique de production de légumes et de fruits dans des pots en plastique, des pneus, des tuyaux de conduit d’eau (PVC), des tables en bois, etc. Ces supports contiennent des fibres de coco, des billes d’argile, les coques d’arachide… Des substrats qui sont faciles à utiliser et fertiles selon Adjaratou Sawadogo/Sanogo, technicienne en culture hors sol et présidente de l’Association de l’agriculture hors-sol au Burkina. En plus d’être rentable cette technique permet d’avoir des produits bio, préserve les plantes du stress hydrique, lutte contre l’artificialisation des sols, etc.

Adjaratou Sawadogo/Sanogo, porte flambeau du hors sol au Burkina Faso

Adjaratou Sawadogo/Sanogo dans l’une des serres de son centre

« J’ai commencé petit à petit, je n’avais même pas plus de 100 000 F CFA. J’ai commencé avec des bidons et des coques d’arachide que je payais à 500 FCFA le sac, avant d’arriver aux billes d’argile et à la culture sous serre. Aujourd’hui, je vis à laisse, je prends en charge ma famille et j’aide d’autres personnes » témoigne Adjaratou Sawadogo/Sanogo. Elle est la promotrice de l’entreprise Agro business badouha et la fondatrice du Centre International d’Incubation d’Agriculture Nouvelle Vision ». Dans son centre, elle fait des formations et reçoit des stagiaires. Sur une superficie de 1 hectare, elle exerce sa passion depuis 4 années. Dans sa ferme, l’agriculture moderne (le hors sol) côtoie celle conventionnelle. L’objectif est de montrer à ses stagiaires les particularités et les avantages du hors sol par rapport au conventionnel. Certaines cultures sont sous serres, d’autres en plein air. Cela pour montrer à ceux qu’elle forme que même si ils n’ont pas les moyens de se procurer les serres, ils peuvent toujours pratiquer le hors sol. Elle nous confie qu’avec peu d’efforts et d’investissement, on peut produire des produits bio en quantité et en qualité.

Dès l’entrée de la ferme de Adjaratou Sawadogo/Sanogo, nous apercevons, Germain Bamogo qui à l’aide d’un appareil lui permettant de mesure la quantité d’eau, arrose des plantes dans de petits pots en plastique en plein air. Dans ces pots, des fibres de coco et des billets d’argile supportent ces plantes . « La quantité d’eau à donner aux plantes est réglementée. Si tu donnes beaucoup d’eau à la plante, elle peut mourir et si tu ne donnes pas la quantité d’eau nécessaire, tu risques de ne pas avoir un bon rendement »  explique Ganamé Sidi Mohamed. Il est l’un des employés de Adjaratou Sawadogo/Sanogo.

Une table de culture contenant des plantes d’oignon

Dans les serres, les plantes occupent moins d’espace et consomment moins d’eau grâce au système d’irrigation goutte à goutte.  Sous une serre de 250 m2, nous avons comptabilisé plus de 670 pieds de tomates de 4 variétés. « Ces tomates ont été repiquées depuis juillet et nous sommes à notre 4ème récolte sur les mêmes plantes » explique Ouédraogo Madeleine étudiante en agronomie et stagiaire chez Adjaratou Sawadogo/Sanogo.

Une culture de laitues et de haricots verts sous serre

Pour l’amazone de l’agriculture hors-sol, « si je vais parler de l’avenir du Burkina en fonction de l’agriculture, déjà on a perdu du temps. Il faut qu’on se retourne vers l’agriculture et utiliser les nouvelles technologies pour faire nos productions et avoir des aliments sains. Des aliments qui peuvent compétir partout dans le monde et pourquoi pas nourrir le monde ».

Yenntéma Priscille

www.bf1news.com

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