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Fibrome : un mal silencieux qui ruine des femmes au Burkina Faso

« J’ai dépensé plus d’un million dans le traitement des fibromes depuis le début de ma maladie. Actuellement, je n’arrive même plus à payer mon loyer à la fin du mois parce que j’achète mes médicaments avec tout ce que je gagne », témoigne A. B, la quarantaine et mère célibataire d’un enfant. Le traitement des fibromes s’avère parfois un chemin de croix pour de nombreuses femmes au Burkina Faso.

Des fibromes retirés à l’issue d’une intervention chirurgicale

« En 2019 j’avais des règles abondantes qui pouvait durer un mois ainsi que des douleurs au rein. Quand je suis allé à l’hôpital, on m’a dit de faire une échographie. A la suite de cela, le médecin m’a informé que j’avais un fibrome. Il m’a prescrit des comprimés et depuis ce jour, j’avale des comprimés tous les jours », cette déclaration est de A. B, une mère célibataire qui vit au quartier Zone Une de la ville de Ouagadougou.  Les fibromes sont des tumeurs non cancéreuses, parfois bénignes, qui se développent à partir d’une cellule unique de la paroi interne ou externe de l’utérus.

Selon les explications du Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue obstétricien « le fibrome commence tout petit comme un grain de mil pour atteindre un volume équivalent la tête d’un adulte. Vous pouvez voir une femme qui donne l’impression de porter une grossesse de six mois mais c’est un fibrome utérin ». Cette explication cadre bien avec la situation actuelle de dame A. B car, 03 années après, la tumeur a grossi. Malgré le traitement, la mère célibataire présente l’allure d’une femme enceinte.

Cette dernière dit être éprouvée par le traitement aussi long qu’inefficace qu’elle suit depuis maintenant trois ans. « J’ai dépensé plus d’un million dans le traitement des fibromes depuis le début de ma maladie. Actuellement, je n’arrive même plus à payer mon loyer à la fin du mois parce que j’achète mes médicaments avec tout ce que je gagne », lâche-t-elle avec un air d’épuisement. Ainsi, le traitement que suit cette femme ne lui permet pas de guérir complètement de la tumeur mais plutôt pour calmer ses douleurs et diminuer ses saignements. Mais face au désespoir, elle a tourné le regard vers la médecine traditionnelle.

 » J’ai dépensé plus d’un million dans le traitement des fibromes depuis le début de ma maladie »

Des moyens de traitements traditionnels existants

Il existe de nombreux tradipraticiens qui se déclarent pouvoir guérir les femmes atteintes de fibromes. Pascaline Sawadogo en est l’une d’eux. Installés au quartier Kossodo de la ville de Ouagadougou, elle soigne le fibrome à l’aide de plante. Notre patiente A.B dit être allé en consultation chez Pascaline Sawadogo mais elle n’en a pas guéri. « Il y a des femmes qui sont allées se soigner chez elle et qui sont guéries. Je suis allée pour tenter ma chance mais cela n’a pas marché. J’ai donc repris mes produits » confie-t-elle.

L’option de l’intervention chirurgicale

Au regard de la taille des fibromes et des douleurs persistantes, dame A.B n’a plus le choix que de subir une opération. Elle explique que son médecin lui a conseillé cette année de faire une intervention chirurgicale. « L’opération coûte 1 500 000 F CFA. Je suis en train de cotiser pour pouvoir faire l’opération. Mais actuellement, je suis un autre traitement qui va permettre de faire l’opération sans problème. Un seul produit coûte au moins 50 000F pourtant il y en a jusqu’à 04. Ce sont ces dépenses qui retardent la date de l’intervention ». A l’image de cette dame, de nombreuses femmes souffrent physiquement et financièrement de ce problème au Burkina Faso. Selon DR X, « un fibrome de taille imposante peut diminuer la fertilité en bloquant les trompes de Fallope ou en empêchant la nidation de l’embryon ». Ainsi, même si A.B espère retrouver la santé après son intervention, elle devra se contenter de son unique fils car elle ne pourra plus jamais enfanter.

Sanata GANSAGNE

www.bf1news.com

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