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Burkina Faso : le cancer du col de l’utérus est le plus fréquent chez les femmes

Le cancer du col de l’utérus est dû à l’infection persistante du vagin et du col par le Virus Papilloma Humain (VPH). Parmi les cancers les plus fréquents au Burkina, celui du col de l’utérus vient en premier à hauteur de 21,6% selon la stratégie nationale de lutte contre le cancer 2021-2025. En 2020, 1132 cas de cancer du col de l’utérus ont été enregistrés avec 839 décès, soit 74,1% des cas diagnostiqués selon l’Observatoire mondial du cancer Globocan.

20 à 50% des femmes âgées de plus de 20 ans sont exposées au cancer du col de l’utérus

Le cancer du col de l’utérus touche beaucoup plus de femme au Burkina comparé au cancer du sein. Ce dernier occupe 12,3% des cas de cancer le plus fréquent contre 21,6% pour celui du col de l’utérus. Selon la coalition burkinabè contre le cancer (COBUCAN), le cancer du col de l’utérus est le plus mortel à cause du dépistage tardif. En effet, il n’existe pas de symptômes aux stades précoces de la maladie dans la majorité des cas. Ainsi, la prévention primaire du cancer du col de l’utérus repose principalement sur le dépistage des lésions précancéreuses, de la vaccination contre le VPH (virus du papillome humain) et du diagnostic précoce du cancer suivis d’un traitement adéquat.

Raison pour laquelle le gouvernement burkinabè a mis en place une batterie de mesures pour prévenir la maladie. A savoir, l’organisation d’une campagne de vaccination contre le VPH chez les filles de 9 à 13 ans, qui a commencé dans les districts sanitaires de Baskuy et de Solenzo en 2014 et 2015. Ajouté à cela, il y a la gratuité du dépistage et du traitement des lésions précancéreuses du col de l’utérus initiée depuis 2016 avec l’appui de l’ONG Médecins du monde. En septembre 2020, le Burkina Faso a élaboré un plan stratégique de lutte contre le cancer 2021-2025. Dans ce plan, la prise en charge du col de l’utérus est détaillé.

Un flacon du vaccin contre le Virus Papilloma Humain responsable du cancer du col de l’utérus.

Le 17 novembre 2020, la stratégie mondiale d’élimination du cancer du col de l’utérus a été lancée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’objectif est de réduire l’incidence de cette maladie pour qu’elle ne soit plus un problème de santé publique d’ici 2030. Dans ce sens, le projet SUCCESS (renforcer l’élimination du cancer du col de l’utérus par une stratégie de prévention secondaire) a été initié et visait à dépister 40 000 femmes au Burkina Faso.

Dès janvier 2022, le gouvernement a décidé d’intégrer le vaccin HPV à la vaccination de routine. Ces dernières années, l’ONG Médecins du Monde met en œuvre un projet de prévention secondaire du cancer du col de l’utérus dans des sites pilotes de 6 régions du Burkina.

Suivant la stratégie « Screen and treat » (dépister et traiter) de l’OMS, des équipements logistiques spécifiques ont été commandés et réceptionnés. Aussi un plan de sensibilisation a été initié avec des boîtes à images, des affiches, des dépliants, ainsi que des spots radio et télé. De plus, beaucoup de formations ont lieu sur le test HPV, la thermo-coagulation, la CECAP (Cervical cancer prévention).

Campagne de vaccination des filles de 9 à 14 ans par le ministère de la santé.

Le défi actuel du Burkina en matière de dépistage et de prise en charge du cancer du col de l’utérus est de rendre accessibles les services offerts pour accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus conformément à la stratégie mondiale.

« C’est pour cela que nous prévoyons d’acquérir 15 unités mobiles de dépistage et de prise en charge des lésions précancéreuses du col de l’utérus. Ces bus médicalisés et équipés seront basés dans chaque région pour faciliter l’accès à ces services à un plus grand nombre de femmes » explique le Dr Amadou Sagnon, médecin gynécologue obstétricien à la Direction de la prévention et du contrôle des maladies non transmissible.

Le dépistage améliore la prévention et la prise en charge de ce cancer. Il permet de protéger les bénéficiaires contre un cancer avéré du col de l’utérus. Notons que les lésions précancéreuses observées lors du dépistage peuvent être définitivement détruites. Selon le ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, le cancer demeure une maladie mortelle, et vient en seconde position des causes de mortalités liées aux maladies non transmissibles (MNT) enregistrées dans les hôpitaux du Burkina Faso, après les maladies cardio-vasculaires.

Yenntéma Priscille

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