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Industrie agroalimentaire : le ‘’consommons burkinabè’’ prend de l’ampleur

Quelques années en arrière, les produits importés étaient prisés au Burkina Faso. Avec la vulgarisation du ‘’consommons local’’ la tendance s’est inversée. Les mets locaux s’invitent de plus en plus dans les plats des Burkinabè. La transformation des produits agricoles et pastoraux est devenue une activité qui suscite davantage l’engouement. Des centaines de petites et moyennes entreprises ainsi que de multiples associations et groupements féminins s’investissent dans le domaine.

Près de 80% de la population active burkinabè se retrouve dans le secteur agro-sylvo pastoral selon la banque mondiale. Ainsi, l’économie burkinabè dépend fortement de ce secteur qui contribue entre 28 et 31% au Produit Intérieur Brut (PIB). La transformation agroalimentaire constitue donc pour le Burkina une perspective pour son développement économique.

Brasserie, huilerie, transformation des fruits et légumes, transformation de la graine de coton et de la canne à sucre, la pâtisserie, la biscuiterie, la farine infantile enrichie en vitamine, la boulangerie, la production et transformation du lait, la charcuterie, etc. Autant de niches de marché en pleine croissance au Burkina. Des femmes et des hommes transforment et conditionnent nos produits locaux. Des produits comme le manioc, la patate, l’igname, le maïs, le petit mil, le sorgho rouge, le fonio, le mung bean, le soja, etc. sont sur le marché sous diverses formes. Il s’agit du Koko Baga, de la Vita casui, de la Vita Soja et de la vitaline qui sont des farines infantiles. On a également du couscous local, du précuit et du surgelé de légumes et de feuilles, du bonbon à base de pain de singe, des biscuits enrichis au Moringa, du Gonré rapide, du Béssé, des pains à bases de nos céréales, etc. En plus avec l’entreprise Faso Attiéké et de multiples groupements de femmes, nous avons de l’attiéké et d’autres produits dérivés du manioc, made in Burkina. Nous avons assisté récemment à la fabrication du pain à base de nos céréales locales avec le chef Andrez.

C’est au regard des nombreux atouts que renferme le secteur que la fondatrice de la Fédération nationale des industries de l’agro-alimentaire et de la transformation du Burkina Faso (FIAB), Simone Zoundi a affirmé que « l’agroalimentaire est vital pour notre économie. C’est le secteur pourvoyeur d’emploi, qui permet de créer de la richesse, de développer des chaines de valeur, de lutter contre le chômage, la malnutrition, la faim et la pauvreté ». Elle est la pionnière de la transformation agricole au Burkina avec son entreprise SODEPAL. C’est une entreprise qui valorise les matières premières locales en les transformants en farine infantile, en pâtisseries, en pain, biscuits et bonbon à base de produits locaux. La FIAB réunit des professionnels de l’agroalimentaire avec plus de 150 entreprises individuelles et des associations.

Pour prioriser la consommation des produits locaux au détriment des produits importés, les acteurs du secteur doivent être soutenus. Convaincu que la transformation des produits locaux peut contribuer à la lutte contre la malnutrition, la pauvreté, le chômage et la dépendance alimentaire, le gouvernement a pris des mesures en vue d’accompagner techniquement et financièrement les entreprises. Des structures comme l’AFP/PME, le FBDES, le FAARF accompagnent des promoteurs agroalimentaires.

Depuis 2010, le Burkina organise les Journées Agro-Alimentaires (JAAL). En ce qui concerne la filière mangue, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina a organisé la première édition du Salon de la mangue. L’objectif de ce salon est de faire la promotion de la filière pour la visibilité et la commercialisation de ses produits. Ces dernières années, plusieurs machines de transformation des produits agroalimentaires ont été conçues.

Des décortiqueuses, des batteuses, des séchoirs, des fumoirs, des éplucheuses à pomme de terre, des essoreuses, des découpeuses, etc. facilitent la transformation de la matière première. Le marché national est déjà envahi par de nombreux produits locaux transformés. A l’horizon 2025, l’espace CEDEAO totalisera 400 millions d’habitants, un marché potentiel pour les acteurs de l’agroalimentaire burkinabè.

Yenntéma Priscille

bf1news.com

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