Issa Konfourou, ambassadeur du Mali à l’ONU a recadré Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France auprès des Nations unies sur la question des droits de l’Homme. C’était le mercredi 12 avril 2023 à New York, à l’occasion de l’examen par le Conseil de Sécurité du rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation au Mali.
Parlant de la situation au Mali et plus particulièrement la mise en œuvre du mandat de la Minusma dans le pays, le représentant permanent de la France auprès des Nations unies a appelé le Mali à respecter « l’intégralité » du mandat de l’organisation. Pour Nicolas de Rivière la Minusma a été mandatée dans le domaine des droits de l’Homme et « elle doit pouvoir exécuter ses tâches sans entrave ». « À ce propos il n’est pas normal que nous ne soyons toujours pas informés sur le massacre de Moura, commis il y a plus d’un », a-t-il ajouté.
L’incident de Bounty rappelé à la France
Déplorant les propos de Nicolas Rivière, Issa Konfourou, représentant permanent du Mali au Conseil de sécurité a indiqué que l’ambassadeur français à une « mémoire sélective », car ayant seulement fait cas de l’opération à Moura et non celui des « violations des droits de l’Homme sur les populations maliennes par les forces françaises ».
« En janvier 2021, les forces françaises ont transformé une célébration de mariage en deuil au Mali à Bounty. J’aurais aimé, s’il n’avait pas la mémoire sélective, qu’il dise à ce conseil les efforts qu’ils ont faits pour donner suite aux deux rapports qui ont été publiés à cet effet », a rappelé le diplomate malien. Issa Konfourou a par ailleurs dénoncé la « politisation et la stigmatisation » en ce qui concerne la question des droits de l’Homme.
L’Équateur recadré par le Mali
L’Équateur qui avait aussi au cours de son intervention interpellé le Mali sur la question a également été rappelé à l’ordre par le diplomate malien. « J’ai entendu autour de cette table plusieurs interpellations, y compris de mon voisin de l’Équateur. Je voudrais dire ceci : le Mali a très peu de leçons, sinon pas du tout de leçon à recevoir d’un pays qui est également interpellé par rapport aux violations des droits de l’Homme. La liberté d’expression, la liberté de se réunir, les persécutions contre les journalistes, les persécutions contre les procureurs et les juges sont monnaie courante dans votre pays », réagi Issa Konfourou.
Tatiana Kaboré
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