« Les systèmes alimentaires actuels ne permettent pas d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des burkinabè » a déclaré Souleymane YOUGBARE, chargé de mission du Conseil National de l’Agriculture Biologique (CNABIO). Une réalité qui perdure en dépit de nombreuses potentialités que renferme le pays. En vue de répondre à cette urgence alimentaire, les organisations de la société civile qui œuvrent dans le domaine agricole en collaboration avec leurs partenaires ont initié un atelier jeudi 13 octobre 2022.
« Construction des voies nationales pour les systèmes alimentaires durables au Burkina Faso ». C’est autour de ce thème que les acteurs du monde agro-sylvo-pastorale se sont réunis. Une tribune de partage d’expérience et de discussion sur la question alimentaire au Burkina Faso entre société civile et ses partenaires notamment le SPONG, le CNABIO (Conseil National de l’Agriculture Biologique), le CPF et autre. Dans son intervention, Marc GANSONRE, secrétaire général de la Confédération Paysanne du Faso (CPF) a expliqué que les organisations de la société civile se sont réunis en présence des représentants du gouvernement pour leur dire qu’ils ont un problème commun. Celui de mettre à la disposition des populations de la nourriture en quantité et en qualité suffisante. Il s’agit aussi de permettre aux cultivateurs de vivre dignement de leurs activités.
Pour ce qui est des acteurs du secteur agricole, ils sont déjà engagés selon Marc GANSONRE. « La campagne passée nous avons eu plus de 5 millions de tonnes de céréales sans l’accompagnement efficiente qu’on attendait. Nous sommes engagés » lance-t-il. Il estime que pour nourrir 23 millions d’habitants, il faut améliorer l’accompagnement, relancer le système et aller à l’efficacité tout en apportant des éléments nouveaux. Pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire, il nous faut des politiques et des actions cohérentes selon le secrétaire général du CPF.
Cet atelier est le fruit de nombreuses concertations nationales organisées en 2021. Ces échanges ont permis aux autorités de prendre des engagements. Au plan national, c’est au total huit (08) recommandations qui ont été prise par le président notamment la production d’un million de tonnes de riz par an, la réduction des gaz à effet de serres de 29% d’ici 2030, la promotion des pratiques écologiques sur au moins 30 % des emblavures (des champs) d’ici 2040. Malheureusement, la mise en application de ces engagements sur le terrain n’est pas effective. Selon Souleymane YOUGBARE, « notre souhait, c’est de voir au-delà des textes, des actions concrètes sur le terrain » a-t-il laissé entendre.
A la sortie de cette rencontre, une feuille de route sera adoptée pour poursuivre les actions déjà enclenchées.
« Nous allons poursuivre les échanges avec le premier ministère pour la mise en œuvre des engagements. En plus de cela, la stratégie nationale de développement de l’agroécologie sera adoptée et financer. Pour un meilleur suivi des engagements, nous allons impliquer davantage toutes les composantes des organisations de la société civile burkinabè » explique le chargé de mission du CNABIO.
Sanata GANSAGNE
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