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Situation nationale au Burkina : ‘’La peur a changé de camp ’’- Me Apollinaire Kyélem de Tambèla

Six mois après la prononciation de son discours de politique générale, le premier ministre Me Apollinaire Kyélem de Tambèla est de nouveau face aux députés de l’Assemblée Législative de Transition.  Ayant mis en priorité la lutte contre le terrorisme dans la mise en œuvre de ses actions, il est venu cette fois-ci présenter son discours sur la situation de la nation.

Devant l’Assemblée Législative de Transition ce mardi 30 mai 2023, le Premier ministre Me Apollinaire Kyélem de Tambèla a présenté la politique que le gouvernement de la transition mène depuis son installation.

Cela fait 08 mois que Me Kyelem a pris les rênes du gouvernement de la transition « à un moment où l’existence même de l’État est menacée, au moment où nos cultures, nos croyances, nos espérances et notre identité sont ébranlées, où chaque jour peut paraître une éternité » a-t-il laissé entendre. Durant cette période, le pays a engrangé des victoires mais aussi des défaites.

« Nous avons passé des nuits sans sommeil, secoués par les multiples soubresauts qui nous parviennent des quatre coins du pays. Dans le même temps, il nous a fallu revisiter tous les secteurs de l’État, frapper à beaucoup de portes pour, dans un premier temps, trouver une esquisse de solution à l’insécurité, faire face à la crise humanitaire et ensuite jeter les bases pour une réconciliation et une refondation consensuelle de la société, sans oublier les autres secteurs de l’État » affirme Apollinaire Kyélem de Tambèla.

Le premier ministre Me Apollinaire Kyélem de Tambèla est de nouveau face aux députés de l’Assemblée Législative de Transition

Le point des actions sur le terrain

Dans la lutte contre l’insécurité, trois autres régions militaires, portant le nombre à six régions militaires, ont été créées ainsi que six bataillons d’intervention rapide (B.I.R.), six légions de gendarmerie et deux nouvelles bases aériennes. Six mille (6 000) soldats ont été recrutés et cinq mille (5 000) autres recrutements sont en cours actuellement. En plus de ces recrutements, cinquante mille (50 000) volontaires pour la défense de la patrie (V.D.P.) ont été enrôlés.

Par rapport aux équipements militaires que l’Etat a pu acquérir pour l’ armées et les V.D.P, le Premier ministre a déploré le fait que « des partenaires qui, pourtant, font des affaires au Burkina Faso, ont refusé de nous vendre des armes, pire, certains partenaires ont même dissuadé d’autres de le faire ». Cette réalité a poussé le gouvernement de la transition à s’orienter vers d’autres pays en vue de la diversification de ses partenariats. La Russie, la Chine, la Turquie, l’Iran, la Corée du Nord, le Venezuela sont des pays avec lesquels le Burkina Faso a renforcé ses relations diplomatiques afin de pousser les forces du mal hors de ses frontières. « De nouvelles pistes de coopération, dans pratiquement tous les domaines, s’ouvrent à nous, pour nos populations, pour nos hommes et femmes d’affaires. À nous de savoir être à la hauteur des nouveaux défis » explique Apollinaire Kyélem de Tambèla.

Selon lui, le défi actuel est de « constituer une vraie armée avec des unités combattantes organisées, composées d’éléments qui se connaissent, qui connaissent les forces et les faiblesses des uns et des autres, qui savent à quel moment on peut avoir recours à un tel plutôt qu’à tel autre. Des unités qui vont fonctionner en parfaite complicité pour des objectifs partagés ».

Le développement endogène à l’ordre du jour

Pour ce qui est des autres secteurs, il y a la réforme du système éducatif qui est engagée pour le conformer aux valeurs et aux aspirations du Burkina Faso. Au niveau de la Justice, le palais de justice de Bobo-Dioulasso qui avait été saccagé est en réfection. Pour le domaine de la santé, il faut souligner la réouverture du centre de radiothérapie. Dans le domaine des infrastructures routières, le gouvernement compte d’abord réhabiliter, avant de reprendre définitive la route Gounghin-Fada-frontière du Niger. Quant aux routes Fada-Bogandé, Tougan-Lanfiéra, Koudougou-Solenzo, Dori-Gorom, Zorgho-Mégué, Gaoua-Batié, Ouahigouya-Djibo, Kalwartenga-Boulsa, Dandé-Kourouma elles seront bitumées ainsi que le tronçon Banfora-Gaoua et la route Dori-Sébba, sans oublier les tronçons Pâ-Dano-Diébougou et Bobo-Orodara dont les travaux sont déjà en cours.

Dans le contexte sécuritaire que connait le Burkina Faso, des centres de santés, des écoles, des récoltes ont été brûlées, saccagées, pillées et de nombreuses personnes contraintes de quitter leurs zones d’habitation. Cependant, des efforts ont été consentis pour l’intégrité territoriale rassure Me de Tambela.

Selon les propos du chef du gouvernement, un décompte non exhaustif, à la date du 23 mai 2023, montre que plus de 20 457 ménages, comprenant plus de 125 227 personnes, sont retournés dans leur localité d’origine, des localités difficiles d’accès ont été ravitaillées en produit de première nécessité, un plan opérationnel d’appui à la campagne sèche 2022-2023 d’un coût global de plus de onze milliards F CFA a été mis en œuvre afin d’occuper certains déplacés internes et aussi d’approvisionner les marchés en produits de contre-saison.

« Comme l’on dit, quand on a un bon général, on a de bons soldats. Le bon général, nous l’avons enfin trouvé, c’est notre président. Avec lui, l’espoir renaît, et nous sommes convaincus que bientôt, le grand banditisme et l’insécurité ne seront plus qu’un mauvais souvenir au Burkina » ajoute le premier ministre Me Apollinaire Kyélem de Tambèla.

L’ambition du gouvernement du président Ibrahim Traoré est de porter le nombre des V.D.P. à plus de cent mille (100 000), de construire des abris pour les P.D.I. de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Nord, de l’Est et du Sahel, de doter le pays d’une Constitution qui soit le reflet des aspirations de nos populations.

Les députés de l’Assemblée Législative de la Transition

« Quant à nous, nous sommes des conquérants de l’impossible. Nous sommes des bâtisseurs de l’avenir. Comme disait Thomas Sankara, il faut oser inventer l’avenir. Nous ne sommes pas sûrs de réussir, car les obstacles sont nombreux, et des puissances étrangères, avec leurs complices à l’intérieur, intriguent dans l’ombre pour nous faire échouer. Mais, on ne pourra pas nous reprocher de n’avoir pas essayé. Nous refusons le fatalisme. Ce que nous n’aurons pas réussi, d’autres reprendront le flambeau » dixit Apollinaire Kyélem de Tambèla avec la conviction de conduire son gouvernement à bon port. Il termine son discours en indiquant qu’on n’a pas besoin d’être riche pour être respecté. Avec le minimum de richesses que regorge le sol et le sous-sol du Burkina Faso, Apollinaire Kyélem de Tambèla souhaite que les Burkinabè fassent en sorte que le pays soit respecté et enviable.

Yenntéma Priscille

www.bf1news.com

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