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Élevage au Burkina : Sortir du stress de la transhumance

A la date du 30 septembre 2022 plus de 6000 bovins déclarés au niveau de la région du centre-Sud ont été convoyés vers le Ghana à la recherche de points d’eau et de pâturages. Près de 100 000 bovins migrent chaque année et la destination privilégiée est la côte d’ivoire. Sur cet effectif seulement une centaine de tête sont revenus en 2021. Ce dépeuplement du cheptel burkinabè inquiète les acteurs regroupés en comités régionaux de Transhumance.

L’occupation des pâturages est de plus en plus forte et les superficies agricoles pour faire face aux besoins alimentaires d’une population humaine toujours croissantes. Les conflits sont de plus en plus fréquents et violents. Conflits entre transhumants et autochtones des zones de transit et d´accueil mais aussi, conflits entre transhumants et autorités locales. 

Cette situation conflictuelle autour de l´utilisation des ressources naturelles communes a conduit à un diagnostic de la pratique et de la gestion de la transhumance au Burkina Faso. 

Pour les comités régionaux de transhumances, le manque d’eau, de pistes à bétails et la faible utilisation des certificats de transhumance par les éleveurs constituent des freins à l’émancipation du secteur. Nombreux sont les éleveurs à quitter par exemple la région du centre-sud, à la recherche de zone de pâturage dans d’autres pays voisins comme la Côte d’Ivoire et le Ghana.

« Il faut limiter ou réduire les départs des animaux en accompagnant les acteurs du domaine à développer la culture fourragère et la création de zones pastorales », explique le Directeur régional en charge des ressources animales du centre nord, Dr Constant Roamba.

En 2021, l’Organisation néerlandaise de développement (SNV) et son partenaire financier, le Bureau de la coopération suisse au Burkina Faso, ont lancé le projet d’amélioration de la mobilité du bétail et des revenus des agro-pasteurs par l’utilisation de la téléphonie mobile et de l’imagerie satellitaire /Composante infrastructures pastorales (MODHEM+/DDC). Grâce à ce projet, les éleveurs de vingt communes des régions du Sud-Ouest, des cascades, du centre-Ouest et du centre-sud, bénéficient de connaissances pour améliorer la sécurité alimentaire du pays. Le MODHEM+/DDC renforce l’accès des acteurs aux ressources et infrastructures pastorales.

Ce projet court jusqu’en 2024. Les acteurs sont unanimes, il faudra trouver une stratégie pérenne de financement de la politique nationale de transhumance. A cet effet, il est prévu l’organisation d’une table ronde de mobilisation de financement avant la fin de l’année 2023. Les comités régionaux de transhumance entendent aussi mener un plaidoyer auprès du Gouvernement burkinabè sur plusieurs dimensions à savoir : l’utilisation de variétés améliorées de fourrage, la construction de bio digesteurs suivi de la politique nationale de transhumance.

Par ailleurs, l’institution d’un cadre de concertation nationale sur la transhumance, la modernisation du certificat national de transhumance délivré aux éleveurs et des amendes pour décourager le déplacement massif d’animaux vers les pays voisins, constituent des solutions concrètes au problème, souligne les acteurs de l’élevage.

Maxime Ilboudo

www.bf1new.com

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