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Burkina Faso : « Un Dialogue Démocratique » pour une inclusion réelle des femmes

Le Centre de Gouvernance Démocratique (CGD) en partenariat avec NDI, DIAKONIA, NED, PAX a organisé le 14 mars 2023 à Ouagadougou, un dialogue démocratique pour réfléchir sur la place de la femme dans la vie politique au Burkina Faso et leurs implications dans les sphères de décisions administratives. Ce panel avait pour objectif de mener des réflexions sur la contribution de la femme dans la recherche et la consolidation de la paix au Burkina Faso.

« Place de la Femme dans la Transition : Défis et Opportunités », c’était le thème du dialogue démocratique initié par le Centre de Gouvernance Démocratique (CGD). Les conférenciers qui sont tous à la fois des témoins, des acteurs et des experts du genre au Burkina Faso ont passé en revue la situation de la femme dans la vie politique et administrative au Burkina Faso. Ils ont également formulé des propositions pour une inclusion réelle des femmes.

Pour le Directeur Exécutif du CGD, Thomas Ouedraogo, il s’agit d’un cadre d’échanges, de la promotion du genre et tout simplement de la promotion de la démocratie au Burkina Faso. « Nous sommes inscrits dans une quête de réflexion sur la place de la femme dans le déroulement de la transition, son positionnement dans cette situation de fragilité. Il s’agit de penser et de créer des occasions et des opportunités à l’apaisement et la consolidation du processus démocratique à travers l’implication de la femme» a signifié Thomas Ouedraogo, Directeur Exécutif du CGD.

Pour lui, c’est à travers les acteurs et la bonne gouvernance que le Burkina Faso aura une implication des femmes dans les sphères de décisions politiques et administratives. Il fait savoir qu’en ce moment de trouble, le Burkina Faso ne peut s’en sortir qu’en impliquant les femmes dans les processus de gouvernance et de recherche de la paix. « Impliquer les femmes dans la recherche et la consolidation de la paix, c’est permettre à la société Burkinabè de pouvoir compter sur la capacité de plus de 50% de la population» a-t-il affirmé. 

Abdoul Karim Saïdou_Directeur Exécutif de l’IGD

Au cours de ce dialogue démocratique, plusieurs thématiques ont été abordées. On peut citer la thématique « Femmes et Transitions Politiques : quelles opportunités pour une gouvernance démocratique » animée par Dr Abdoul Karim Saïdou, Politologue et Directeur Exécutif de l’institut pour la gouvernance et le Développement (IGD). On peut également citer le thème  » Contribution des femmes dans la transition au Burkina Faso » présenté par Dr Jocelyne Vokouma, enseignante/chercheur. Outre ces deux sujets, il y a eu les sujets :  » contribution des femmes dans la recherche et la consolidation de la paix et la sécurité au Burkina Faso  » et  » Défis et leviers à actionner pour une meilleure représentation des femmes dans les instances et les organes de décisions post transition au Burkina Faso « . Ces thématiques ont été abordées par Dr Dzénabou Coulibaly, Experte en genre et Dr Abdoulaye Barro, Expert en gouvernance démocratique. 

Dans sa communication, Dr Abdoul Karim Saïdou a fait savoir que la période de transition au Burkina Faso est une période propice pour faire bouger les lignes. La raison étant qu’en ce moment dit de refondation à l’entendre, beaucoup de réformes sont en cours. Il cite à ce propos, la loi sur la dépolitisation de l’administration, la relecture de la loi sur le quota genre, le chantier de la constitution et la relecture de la loi électorale.

C’est le lieu pour les organisations de la société civile selon lui, de faire entendre leurs voix. Il faut à l’écouter que dans les réformes, les femmes soient prises en compte et qu’on ne parle plus de quota mais plutôt de parité hommes et femmes dans les instances de gestion de l’administration et dans les postes politiques. Aussi toujours selon Dr Abdoul Karim Saïdou, « l’influence du mouvement Sankariste sur la gouvernance actuelle avec le premier ministre Me Apollinaire Joachimson De Tambela qui se réclame de la mouvance Sankariste »  est un facteur qui puisse permettre aux femmes de se positionner et de faire entendre leurs voix. 

Dr Dzénabou Coulibaly_Enseignante/Chercheur

A sa suite, ce sont les panélistes Dr Jocelyne Vokouma et Dr Dzénabou Coulibaly qui ont pris la parole. Pour elles, le constat est clair. Les femmes sont peu et pas du tout représentées au Burkina Faso. «Entre la normalité (régime élu) et l’anormalité (régime de transition), rien ne change pour la femme.  Au Burkina Faso dans les structures déconcentrées comme les préfectures, on dénote 42 femmes préfets sur 302 préfets, 2 gouverneurs sur 13. Pour ce qui est des Délégation spéciales, on a, à Boromo 2 femmes sur 20 membres dans la délégation spéciale, 3 femmes sur 20 à Banfora, 2 femmes sur 20 à Léo, Fara dans les Balé, ce sont 3 femmes sur 17 délégués» a signifié Dr Jocelyne Vokouma.

Et d’ajouter que : «Il ne s’agit pas de faire plaisir aux femmes mais de permettre à la nation de pouvoir compter sur l’ensemble des forces vives. Pendant des décennies, ce sont les hommes qui ont dirigé, et on voit ce que cela a donné. Il est temps de permettre aux femmes de prendre les devants et de faire leurs preuves. Impliquer les femmes dans la vie de la nation, c’est permettre à la société de marcher sur ses deux pieds».

De son côté, Dr Dzénabou Coulibaly, intervenant sur la contribution des femmes dans la recherche et la consolidation de la paix au Burkina Faso a déclaré que les femmes ont toujours contribué à la consolidation de la paix. « Qu’on lui donne son rôle. A César ce qui est à César » a-t-elle martelé. Elle raconte que dans le temps, les femmes ont été utilisées pour sceller des alliances stratégiques entre deux familles et entre deux pays ou deux royaumes.

Il suffisait, dit-elle, qu’en temps de guerre l’une des deux parties accepte de donner sa fille en mariage à l’autre partie pour que la paix revienne. Elle a signifié aussi que dans la lutte contre le terrorisme, une stratégie ne peut en aucun cas être élaborée sans inclure les femmes. Comment vaincre le terrorisme en laissant de côté plus de 50% de la population questionne t-elle?.

Pour elle, l’idéale dans un premier temps, c’est d’abord de permettre aux femmes d’accéder au grades d’officiers et d’officiers supérieurs dans l’armée. Ensuite, de par leurs subtilités et les capacités à faire circuler les informations, elles peuvent être utilisées comme des agents de renseignements pouvant détecter et détruire les cellules dormantes des terroristes dans plusieurs localités.

Saydou Ganamé

www.bf1news.com

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