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Fespaco 2023: Dr Maguèye Kassé pense qu’il faut faire un cinéma qui conscientise les africains

L’Association Sembène Ousmane a organisé un colloque en marge de la 28e édition du Fespaco. L’activité s’est tenue le mardi 28 février 2023 au Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC) à Ouagadougou. Il avait pour thème «Cinéma, miroir de nos sociétés». 

 L’Association Sembène Ousmane, organisation dont le but est d’assurer le rayonnement de l’oeuvre littéraire a initié ce colloque à l’occasion de la célébration du centenaire du cinéaste en cette 28e édition de la biennale du cinéma africain. Il a pour but d’interpeller les cinéastes du continent à produire des œuvres qui vont susciter un changement de mentalité face à la montée de la radicalisation et de l’extrémisme violent en Afrique.

Paneliste, Dr Maguèye Kassé, un des spécialistes de l’œuvre de Sembène Ousmane et par ailleurs Professeur des Universités au Département de Langues et Civilisations Germaniques, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a indiqué que l’Afrique devient aujourd’hui un continent où on voit le plus d’arme. 

Pour lui « le cinéma a une responsabilité particulière en puisant dans l’héritage que Sembène Ousmane a laissé qui est de faire un cinéma qui parle aux Africains, un cinéma qui ne soit pas un cinéma de spécialiste, un cinéma exotique, un cinéma d’une grande facilité».

Selon le Professeur des UCAD, le mérite de Sembène dans son esthétique est de faire un cinéma qui oblige les africains à réfléchir. Et pour réussir ce pari de la conscientisation des africains à travers leur propre cinéma, il estime qu’il y a un pas important à franchir. 

De son avis, «il faut faire des séries télévisées qui soit à l’image du développement des sciences et des technologies. Pourqu’avec une petite caméra on puisse faire des films, des séries mais des séries qui parlent des problèmes sérieux et qui montre les réalités africaine au plan social».

D’après lui, la cinématographie africaine doit s’ouvrir davantage, car dit-il, le cinéma africain est un facteur de développement. «Les séries que je vois tout le temps sont des séries qui prône la violence, l’arrivisme, des séries qui te font croire que la vie est facile». 

Pour Alain Sembène, fils ainé de Sembène Ousmane, l’impact que son défunt père a eu est «immense», malgré le fait que sa vie n’ai pas été facile. Il confie également que son père  s’est toujours battu pour le Fespaco. «Le cinéma était essentiel et vitale pour lui», a-t-il indiqué, ajoutant que pour Sembène Ousmane, il fallait que l’Afrique s’exprime pour elle même. «Et il n’a jamais faillit», Selon Alain Sembène.

Il dit être étonné de voir ce que sont devenues les écrits de son père aujourd’hui. Des écrits qui inspirent les cinéastes africains.

Décédé le 9 juin 2007, Sembène Ousmane m écrivain, réalisateur et scénariste, acteur  sénégalais aurait eu 100 ans en 2023. Il a à son actif plusieurs livres dont Les bouts de bois de Dieu, la Mandat, voltaïque. Il est aussi auteur de nombreux films parmi lesquels Moolaadé, Xala, La Noire de…, Fespaco. Il faut rappeler qu’à l’occasion de la 28e édition du Fespaco, un buste à son image a été fait devant le bâtiment administratif au siège du Fespaco.

Tatiana Kaboré

www.bf1news.com

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