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Burkina Faso : La course effrénée pour l’achat de parcelles met en danger l’agriculture périurbaine

La confédération paysanne du Burkina Faso s’inquiète de la course effrénée à la terre qui met en danger l’agriculture périurbaine au Burkina Faso. Au cours d’une conférence de presse tenue ce 20 février 2023 à Ouagadougou, la faîtière des paysans du Burkina Faso et ses partenaires, les Organisations de la Société Civile (OSC) ont appelé le gouvernement à prendre des mesures, à adopter des plans d’actions prioritaires pour une promotion immobilière responsable au Burkina Faso.

Lors de cette conférence de presse, les Organisations paysannes et des Organisations de la société civile ont fait savoir qu’elles ne sont pas contre la promotion immobilière et l’agrobusiness. Mais qu’elles veulent concilier la souveraineté alimentaire et nutritionnelle au niveau national en préservant le droit au logement par le développement de conditions propices à une promotion immobilière responsable et soucieuse de la survie de l’exploitation familiale au Burkina Faso.

Selon la confédération paysanne du Burkina Faso et ses partenaires, les organisation de la société civile, la spéculation foncière que connait le Burkina Faso, ces dernières années met en danger l’agriculture périurbaine au Burkina Faso.

 » L’agrobusiness est un terme utilisé par les promoteurs pour accepter les terres et asservir les paysans », a déclaré Bassiaka Dao, président de la confédération paysanne du Burkina Faso.

La multiplication des entreprises immobilières, l’agrobusiness tel que pratiqué par des entrepreneurs agricoles, et  l’urbanisation à outrance du Burkina Faso a pour conséquence l’accaparement des terres rurales productrices.

A ce sujet, la Confédération Paysanne du Burkina Faso fait savoir que: « Sur l’ensemble du territoire national, on a évalué à 88 235ha, les superficies des terres rurales occupées par les promoteurs immobiliers. 10 920ha  de terres péri urbaines et rurales concernées par la promotion immobilière se trouve autour de Ouagadougou et environnants. A Bobo Dioulasso, 3 629 ha de terre rurales sont mobilisés par 26 sociétés immobilières.»

«Certains ont fait du foncier une source d’enrichissement au détriment de la sécurité alimentaire et nutritionnelle(…) Les paysans se sont réunis, vu l’accaparement des terres Urbaines, l’agriculture péri urbaine, vu l’accaparement des terres dans les zones de production, les bas fonds aménagés; nous avons décidé d’interpeller le gouvernement pour qu’il y ait des mesures fortes » Bassiaka Dao Président de la Confédération Paysanne du Burkina Faso

Cet état de fait selon Marc Gansonré, Secrétaire Général de la confédération paysanne du Burkina Faso se traduit par une fortes menaces contre l’agriculture péri urbaine au Burkina Faso. Non seulement, l’agriculture péri urbaine est menacée mais aussi, 3,4 millions de personnes sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle du faite de la perte des terres. Environ deux millions de personnes déplacées internes n’ont pas accès aux terres productives dans les zones d’accueil du fait des activités de promotion immobilière. Les terres utilisées pour l’agriculture, l’élevage et la foresterie sont prises d’assaut par les promoteurs immobiliers et les Agro businessmen.

C’est pourquoi la Confédération Paysanne du Burkina Faso conscient que l’urbanisation fulgurante conduit à la disparition de l’identité diversifiée et enrichissantes de la ruralité, conscient que la promotion immobilière à outrance met à mal l’agriculture périurbaine au Burkina Faso, notant que l’agrobusiness tel que pratiqué au Burkina Faso conduit à l’accaparement des terres des paysans, la confédération paysanne et les organisation de la société civile invitent le gouvernement à mettre en place une stratégie nationale pour réguler la promotion immobilière et pour encadrer l’agrobusiness tel que pratiqué au Burkina Faso. «Les paysans se sont réunis, vu l’accaparement des terres Urbaines, l’agriculture péri urbaine, vu l’accaparement des terres dans les zones de production, les bas fonds aménagés; nous avons décidé d’interpeller le gouvernement pour qu’il y ait des mesures fortes» a laissé entendre Bassiaka Dao, le président de la confédération paysanne du Burkina Faso.

Le Président de la Confédération Paysanne du Burkina Faso à Gauche, le secrétaire général de la confédération paysanne du Burkina au centre et le président de TenForest à Droite de l’image

Des propositions formulées pour une régulation du foncier au Burkina Faso

En outre la confédération paysanne du Burkina Faso et ses partenaires par voix de ses premiers responsables, félicitant l’ensemble des acteurs parties prenantes à l’atelier national du 10 février 2023 ayant abouti à la validation de l’avant-projet de la loi relative à la promotion immobilière au Burkina Faso, marquant son soutien au ministère de l’urbanisme, de l’habitat et des affaires foncières et au gouvernement pour l’initiative de la révision de la loi portant promotion immobilière a formulé des recommandations au gouvernement.

Il s’agit, de la prise en compte de leurs contributions et de celles de l’atelier national de validation pour l’amélioration de l’avant-projet de loi. L’adoption diligente de l’avant-projet de loi par le gouvernement puis son enrôlement et adoption à l’Assemblée Législative de la Transition.

La création de condition nécessaire à la mise en œuvre effective et au respect de la loi sur la promotion immobilière après son adoption.

L’arrêt à court terme des lotissements classiques et le développement en lieu et place d’un modèle concerté et innovant d’aménagement urbain peu consommateurs d’espaces, adapté au mode de vie des populations locales, respecteux de la vocation des zones spécifiques à valeur culturelle, écologiques ou touristiques. 

L’identification, la délimitation et l’immatriculation des espaces et des sites d’investissement pastoraux dans le court, et moyen termes dans toutes les communes du Burkina Faso.

La promotion de l’attestation de possession foncière rurale (APFR) collective à travers la mise en œuvre d’opérations spéciales de constatation des possessions foncières rurales familiales dans toutes les communes du Burkina Faso.

Saydou GANAME

www.bf1news.com 

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