La famille de l’ancien Président Thomas Sankara a souhaité que ses restes soient ramenées à Dagnoen d’où ils ont été exhumés. Ils l’ont indiqué lors d’une déclaration adressée au Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, le jeudi 16 février 2023 à Ouagadougou.
La famille Sankara demande à ce que les restes de l’ancien Président burkinabè ne soient pas ré-inhumés au Conseil de l’Entente. Elle dit se sentir « écrasée par la force de la puissance publique » qui a décidé contre son « souhait de la ré-inhumation, au Conseil de l’Entente, des restes de mon époux, de notre père, de notre frère ».
« Nous cherchons simplement à inhumer dignement pour la première fois celui-là même qui est fils, père, époux et frère. Permettez que ce soit possible aujourd’hui, ce qui n’a pas pu l’être il y a 35 ans », implore Blandine Sankara, sœur cadette de Thomas Sankara.
Elle dit avoir émis le souhait que la scène du crime qui est le conseil de l’entente, reste intacte pour l’histoire et conservée pour la mémoire des générations actuelles et futures. « Depuis la gestation de l’idée du Mémorial, nous avions également insisté, sur la pertinence la préservation de ce lieu pour la mémoire des martyrs du 15 octobre 1987 », poursuit-elle.
« Notre souhait est que les restes soient ramenées à Dagnoen où ils ont été exhumés »
S’adressant au Président de la Transition, la famille fait savoir qu’il (ndlr le capitaine Ibrahim Traoré) est leur « dernier recours contre l’arbitraire » qui les « écrase ». « Nous ressentons ce refus comme une seconde mort de mon époux, de notre père, de notre frère. Au nom de votre autorité morale objective et unanimement reconnue en tant que Président de la transition, au nom de votre humanisme, nous vous demandons solennellement de faire suspendre cette ré-inhumation au Conseil de l’Entente », a-t-elle ajoutée.
Pour ce faire, la famille dit avoir identifié des lieux pour une possible ré-inhumation des restes de l’ancien chef d’État. « Notre souhait est que les restes soient ramenées à Dagnoen d’où ils ont été exhumés, ou à défaut, au jardin de l’Amitié au bout de l’avenue Thomas Sankara ou encore au jardin Yennenga », a proposé la famille.
En rappel, Le gouvernement burkinabè avait annoncé que les restes des corps de Thomas Sankara et de ses compagnons seraient inhumés « courant février » à Ouagadougou « sur le site du Mémorial Thomas Sankara » érigé sur le lieu de son assassinat. Une décision rejetée par la Famille Sankara.
Tatiana Kaboré
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