La Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) a organisé un forum sur l’implication des femmes journalistes dans la défense des droits humains au Burkina Faso. Il avait pour objectif de présenter le projet « Program for West Africa Women journalists empowerment, stage2 » aux différents acteurs présents en vue de leur permettre de prendre en compte l’action des femmes journalistes dans la défense des droits humains.
Ce forum sur l’implication des femmes journalistes dans la défense des droits humains au Burkina Faso s’inscrit dans le cadre de la phase 2 du projet « Program for West Africa Women journalists empowerment, stage2 ». Pour Arnaud Ouédraogo, coordonnateur du CENOZO, il est important pour les femmes journalistes de rejoindre la place qui devrait leur appartenir dans les médias burkinabè et dans la société burkinabè. « Quand vous faites le diagnostic, les femmes journalistes sont très peu représentées aux postes de décision dans les rôles les plus importants notamment le traitement des très grands sujets ».
Il dit remarquer que dans les médias audiovisuels les femmes sont très souvent aux postes de présentatrice parce qu’elles « sont plus photogéniques », ajoutant que ce projet invite « à donner toute la place qui doit revenir aux femmes journalistes dans les médias ».
Ce qui permettra, selon lui de réparer une injustice et de donner l’occasion à ces femmes journalistes de traiter de sujets très peu traités dans les médias notamment ceux liés aux droits humains, aux questions de santé, aux questions de la maternité.
Sur 1 030 journalistes dans les médias burkinabè en 2017 seulement 261 étaient des femmes
A l’issue de ce forum une communication a été animée par Dr Lassané Yaméogo. Elle a porté sur l’état des lieux de la présence et l’action des femmes journalistes dans les médias burkinabè en 2017. Dr Yaméogo, dans sa présentation sur l’état des lieux de la présence et de l’action des femmes journalistes dans les médias burkinabè a indiqué que sur 1 030 journalistes, 769 étaient des hommes et seulement 261 étaient des femmes. Il ajoute que parmi ces femmes, 54 occupaient des postes de responsabilité.
En termes de rapport de reportage, 81% des personnes interviewées sont des hommes et seulement 19% sont des femmes. Dr Lassané Yaméogo a aussi déploré le fait que dans les rédactions, les femmes sont beaucoup plus programmées pour les actualités sociales. Pour lui, les femmes refusent d’assumer un rôle de leadership. Au terme de sa présentation, Dr Yaméogo, a fait des recommandations dont la mise en place d’une cellule genre dans les rédactions pour une meilleure représentation dans les médias ».
Un autre panel sur la forme de collaboration entre organisations étatiques, organisations de la société civile et journalistes, notamment les femmes journalistes a été animé. Sur ce sujet, le coordonnateur du CENOZO, Arnaud Ouédraogo a reconnu « l’accès difficile à l’information dans nos pays ». « Ça l’est encore quand ce sont les femmes journalistes qui vont à la recherche de l’information », a-t-il poursuivi.
La phase 2 du projet « Program for West Africa Women journalists empowerment, stage2 » va également se poursuivre avec la formation de 20 femmes journalistes sur la maîtrise du journalisme de solutions. Cinq (05) d’entre elles seront par ailleurs outillées pour devenir des expertes formatrices en journalisme d’investigation.
À noter que le forum national sur l’implication des femmes journalistes dans la défense des droits humains, a réuni une quarantaine de personnes dont des journalistes, des agents de la Police nationale, du ministère en charge des droits humains, des ONG et associations
Tatiana Kaboré
