Les causes de la malnutrition sont multiples. Elles sont entre autre, l’insécurité alimentaire, les pratiques inadéquates et la crise que connait le pays. Cette crise a engendré des déplacements massifs de populations, la baisse de l’offre des services de base aux populations, les exposant ainsi à une vulnérabilité accrue à la malnutrition.
Pour prévenir, la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans ainsi que chez les femmes enceintes et allaitantes au Burkina Faso, l’ONG AMREF en partenariat avec le ministère en charge de la santé ont mis en place le projet SAMER (Sécurité alimentaire des familles rurales dans les communes de Poa et Thyou). Il a été mis en place pour la sécurité alimentaire des populations rurales. Débuté le 01er février 2022, SAMER va s’étaler sur 24 mois. « Financé par le gouvernement italien, le projet SAMER œuvre pour le bien être des familles » affirme Camilla d’Alessandro chargée du projet SAMER.
Ce projet est à sa phase pilote dans les communes de Poa et Thyou dans le Boulkiemdé. Il met au centre de son intervention la formation des communautés villageoises, le dépistage, la prise en charge des enfants malnutris, et la prévention de la malnutrition. Les localités touchées bénéficient également d’un accompagnement agro-pastorale. Il s’agit de les former sur le compostage, la reconstitution des terres, etc. afin d’accroître la disponibilité des produits agro-pastorales naturels.
Ces produits seront utilisés pour une alimentation saine des familles et réduire ainsi la dénutrition, le retard de croissance et l’insuffisance pondérale. Au-delà de ces aspects, SAMER va permettre la formation des agents de santé, des mères leaders qui deviendront bénévoles pour former les autres femmes allaitantes ou enceintes et la construction de cantines scolaires dans les écoles.
En terme de résultats à mi-parcours, le projet a contribué au dépistage de plus 1200 enfants sur la malnutrition et la prise en charge de 150 testés positifs. Aussi, 200 parents, 100 femmes enceintes ont bénéficié du projet. Pour Yacouba Yaro chargé externe de l’évaluation, le projet présente des résultats satisfaisants surtout avec l’aspect agro-pastorale. « Nous avons fait l’évaluation de base et nous avions fait 18 recommandations. Lors de l’évaluation à mi-parcours que nous venons de finir, nous avons constaté que 12 recommandations ont été prises en compte. On espère que d’ici là fin du projet les 6 recommandations restantes seront prises en compte » a t il indiqué.
Quant à Bakoanu Bassama Secrétaire Général à la mairie de Poa « la phase pilote du projet est à son terme et les bénéficiaires directs ont reconnu son impact positif dans leur vie. On se rejouit des connaissances et compétences que les populations ont reçues. Même après le projet, ces connaissances seront perpétuellement mises en pratique« . Le niveau d’éducation des bénéficiaires et le manque d’équipements adéquats pour la prise en charge nutritionnelle des familles et à l’école sont les difficultés auxquelles ce projet fait face. En perspective, les initiateurs du projet comptent toucher d’autres villages dans la commune de Poa et à Ramongo.
Yenntéma Priscille