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SIAO 2022 : les artisans à pied d’œuvre pour un salon réussi

Le 28 octobre 2022, la capitale burkinabè va vibrer aux rythmes du Salon Internationale de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO). Au village artisanal, artisans, stylistes et sculpteurs se préparent pour prendre part à cette activité de grande envergure. Nous sommes allés à leur rencontre.

Un échantillon des œuvres de Bangali Kanté qui seront présenté au SIAO 2022

Du kôkôdunda en main, les yeux rivés sur la machine à coudre, Souleymane Dakissaga travaille sur ses habits à exposer à l’occasion du SIAO. ‘’Cette année je vais créer des choses que les gens n’ont pas l’habitude de voir tous les jours. Je vais proposer des ensembles, des chapeaux, des chaussures et des sacs pour les hommes, les femmes et les enfants’’ confit le jeune styliste. Souleymane Dakissaga n’a pas eu la chance de participer à l’édition précédente. Mais pour l’édition à venir, il va proposer des tenues en Faso Danfani et en kôkôdunda en quantité et en qualité. A 11 jours du SIAO, le styliste est presque prêt pour l’exposition. ‘’J’ai fait toutes les démarches pour avoir ce qu’il faut. Pour mon stand, le processus d’acquisition est toujours en cours’’ dit-il.

Des pagnes Faso Dan Fani exposés au village artisanal

Tout comme Souleymane Dakissaga, Bangaly Kanté se prépare également pour l’évènement. Il est sculpteur au Village Artisanal. ‘’On pensait qu’à cause du coup d’Etat, le SIAO n’allait plus avoir lieu. Mais après la confirmation, on a commencé à se préparer’’ a laissé entendre le sculpteur.

Lire aussi: Burkina Faso: la 16ème édition du SIAO est reportée

Parmi les produits qu’il va proposer le 28 octobre prochain, il y a des statuettes. Son innovation cette année, c’est la création des ustensiles comme des assiettes, des fourchettes et des cuillères en bois conçus spécialement pour les nationaux.

Des ustensiles de cuisine en bois seront exposés au SIAO 2022

Ezéchiel Compaoré, lui est vannier au sein de la même structure. Contrairement à ses prédécesseurs, il ne manifeste pas un grand intérêt à prendre part au SIAO. ‘’Je n’irai pas au SIAO parce que c’est la même ambiance qu’au Village Artisanal. Ceux qui viennent au SIAO viennent également ici’’ explique-t-il. Pour Ezéchiel, le plus important est d’avoir un client fidèle. ‘’En 2018, il y a une femme qui est venue au SIAO et elle a profité venir au Village Artisanal. On s’est rencontré et depuis lors, elle commande tous les jours avec moi’’ a-t-il laissé entendre. Même s’il espère avoir des clients dans le cadre du salon international, Ezéchiel est cependant inquiet. Son inquiétude se justifie par la crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso. ‘’Pour la dernière édition, on voyait ‘’les blancs’’ tourner bien avant le début du SIAO au Village Artisanal. Mais depuis l’annonce de la date de la 16ème édition, on ne voit pas assez d’étrangers. La dernière fois que j’ai vu un ‘’blanc’’ ici, c’est le jour que Damiba a quitté le pouvoir. Pourtant, on ne peut pas bien vendre avec les nationaux’’ dit-il le visage inquiet. Ces artisans que nous avons rencontrés disent subir les affres de l’insécurité depuis bien longtemps.

Un échantillon des produits de Ezéchiel Compaoré au village artisanal

La crise sécuritaire impacte négativement l’activités des artisans

‘’On arrive même plus à vendre comme avant. Depuis le matin je n’ai rien vendu. Pour payer le loyer du magasin c’est tout un problème’’ se plaint Ezéchiel Compaoré. Même cri de cœur chez son voisin Souleymane Dakissaga, le styliste. Selon ce dernier, les occidentaux qui visitent le Village Artisanal ne sont plus en grand nombre. ‘’Avant je pouvais vendre entre 10 et 15 chemises par jour. Mais maintenant, si j’ai trop vendu ce sont 02 chemises. Il y a des jours où on ne vend rien. Tout cela à cause de la crise sécuritaire’’ se lamente-t-il.

Pour Bangaly Kanté, le secteur de l’artisanat a enregistré de nombreuses pertes au Burkina Faso du fait de l’insécurité. Selon lui, si le pays n’est pas stable, les touristes ne viendront pas. Pourtant, la majorité de leurs clients sont les touristes venus d’autres pays. Pour le SIAO à venir, Kanté n’a pas l’air confiant. ‘’On a contacté des clients qui avaient confirmé leurs présences. Mais au regard de la crise sécuritaire, beaucoup ont rappelé pour déprogrammer. Ils disent que le pays est placé en zone rouge donc ils ne peuvent pas venir’’ nous a-t-il confié. En dépit des nombreux défis à relever, tous espèrent que l’édition 2022 du Salon Internationale de l’Artisanat de Ouagadougou se déroulera dans de meilleures conditions. Ils souhaitent aussi faire de bon chiffre d’affaire pour compenser les préjudices subis de la crise sécuritaire

Sanata GANSAGNE/Yenntéma Priscille

www.bf1news.com

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