En 2020, 2000 cas de cancers de seins ont été enregistrés au Burkina Faso selon Dr Augustin Bambara, cancérologue médical. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime à 2,26 millions de cas de cancer du sein dans le monde en 2020 avec 685.000 cas de décès. GLOBOCAN notifie que la même année, l’Afrique subsaharienne a enregistré 129.400 cas de cancer de sein.
Au Burkina Faso, le cancer du sein est très fréquent, avec une incidence de 12,3 %. selon Dr Charlemagne. Une (01) femme sur dix (10) fera le cancer au cours de sa vie. De son vivant Bertille Nikiéma, qui succombera plus tard, nous avait raconté son histoire à l’occasion: « Tout a commencé lors de ma première grossesse. Quand j’ai eu ma fille, j’ai remarqué des boules dans le sein gauche. Cela n’était pas douloureux« , expliquait Bertille NIKIEMA, une mère atteinte de cancer. Après une première opération, elle a repris une vie normale. Quelques années plus tard, une boule se faisait sentir au niveau du sein droit de Bertille mais cette fois-ci avec une douleur quand on appuyait dessus. Après avoir fait certains examens, le verdict est tombé. Bertille Nikiema est atteinte de cancer de sein. De là va commencer un combat à vie pour cette jeune mère. « Mon mal était à un stade avancé. Pour le traitement, il a d’abord fallu une mastectomie. Après l’ablation du sein, il y avait le drainage. On m’a fait suivre une chimiothérapie par la suite. Il fallait suivre 6 séances de chimio toutes les 3 semaines. A chaque fois, il fallait faire des prises de sang ». Elle n’était pas au bout de ses peines. Il y avait une dernière étape, la radio thérapie. La radio thérapie ne se fait pas au Burkina. Il fallait une évacuation. »Le traitement coûte au minimum 15.000.000FCFA si l’évacuation est dans un pays très proche et à vos frais » nous confit-elle. J’ai eu l’évacuation. j’ai suivi 2 mois de radio thérapie. La-bas on ma fait savoir que j’étais à la phase 4 du cancer et il fallait être sous traitement à vie. Je devais faire une perfusion d’un produit qui coûte 300.000f chaque mois. » Faute de moyen je suis juste un traitement médicamenteux. Bertille Nikiema ne survivra pas à cette maladie. décédée le 21 juin 2020, elle laisse derrière elle une histoire qui sensibilise.
En mettant l’accent sur la détection précoce par l’auto palpation des seins suivie par l’examen auprès d’un prestataire de santé en cas de doute plusieurs vies seraient sauvées car beaucoup de patientes se font consulter à un stade avancé.
Pour se palper soi-même il faut lever le bras droit et palper votre sein droit à l’aide des trois doigts du milieu de la main gauche. Commencez par la partie externe puis parcourez tout le sein en effectuant des petits cercles. Répétez les mêmes gestes du coté gauche avec la main droite.
Rosalie Ziba est une autre victime du cancer du sein. En 2002, elle avait constaté une boule dans son sein et cela a attiré son attention. « Au travail j’avais entendu dire qu’il fallait palper régulièrement ses seins à la recherche de toute anomalie et nous avions eu une démonstration de comment faire et un matin j’ai noté un changement. Quelques temps plus tard j’ai constaté une autre boule sous mon aisselle. Je me suis rendue sans tarder à l’hôpital pour en avoir le cœur net. Le médecin a entrepris des examens et il s’est avéré que j’étais atteinte du cancer ». Dépistée tôt, elle a pu en guérir. Aujourd’hui elle est à la tête d’une association « l’AFAC « . Guérie du cancer depuis 10 ans, Rosalie à 65 ans et consacre ses journées aux femmes diagnostiquées du cancer. Elle encourage celles qui ne se sont pas encore faites dépistées à le faire. elle nous explique, une femme m’a une fois dit » si j’avais reçu ses informations plus tôt sur le dépistage du cancer j’aurais moi-même découvert mon mal à temps avant d’être à un stade avancé » .
Les victimes n’ont pas toutes la chance d’en guérir. Le cancer du sein tue.Comme chaque année le mois d’octobre nommé « octobre rose » est consacré à la lutte contre le cancer du sein dans le monde. Une campagne de sensibilisation et une collecte de fonds sont faites à cet effet. Sur les réseaux sociaux comme WhatsApp Facebook et même tiktok nous lisons des messages de sensibilisation.Dans nos centres de santé, des campagnes de dépistages sont lancées.
Roukiétou Celia DEMI
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