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Assainissement : une centaine de femmes prennent d’assaut le nouveau goudron de Saaba

Habituellement, le nouveau goudron de Saaba est quasi vide en dehors de quelques vendeurs aux abords. Ce matin, a cent mètres du château d’eau de Karpala, une épaisse couche de poussière s’élève dans le ciel. Il ne s’agit pas d’un tourbillon, ce sont des femmes qui balaient le goudron.

Les usagers de la voie reliant Saaba à Balkui vont s’en doute faire le constat ce matin du 04 octobre 2022. Le goudron est plus propre que d’habitude. C’est l’œuvre des femmes sorties massivement pour donner un coup de balai à la nouvelle voie. Par curiosité, nous avons fait une escale pour en savoir davantage. Assèta Ouédraogo, l’une des nettoyeuses nous explique, « c’est la mairie qui nous a envoyé ici ce matin ». Il s’agit bel et bien des femmes qui ont l’habitude de nettoyer les voies publiques. Sauf que cette fois ci, leur action sort un peu de l’ordinaire. D’habitude, elles le font très tôt le matin avant même que les gens ne sortent en circulation. Mais cette fois ci, à 08h, sous le soleil levant, elles sont toujours présentes dans la rue. Sous le regard curieux des passagers, elles déblaient, ramassent et entassent les ordures dans un vacarme assourdissant. « Nous sommes cent femmes ce matin rien que pour le nettoyage de la nouvelle voie de Saaba », explique Assèta Ouédraogo.   

Assèta Ouédraogo,balai à manche en main entrain de nettoyer le goudron

Munies de leurs balais, leurs pelles, leurs brouettes et leurs plats, elles travaillent en équipe. Les équipes sont reparties en fonction des tâches. Il y a une équipe qui s’occupe du balayage. Cette équipe regroupe une vingtaine de membres. En rang serré, elles balaient en fonction de la direction du vent. Pour éviter la poussière, la plupart d’entre elles utilisent leurs pagnes en guise de cache nez. Pendant ce temps, une autre équipe a la charge de séparer les ordures du sable fin. Cette équipe rassemble les ordures en tas. La dernière s’occupe du ramassage du sable. Réunies deux à deux, les femmes disposent de sacs dans lesquels elles mettent le sable. Elles le transportent ensuite vers des points aménagés tout au long de la voie et les disposent en tas. Elles sont aidées dans leurs tâches par quelques hommes qui poussent les brouettes de sable. Selon notre témoin, le tout sera transporté dans des camions pour le compte de la mairie.  

L’équipe des ramasseuses en pleine action

Au regard du timing choisi, cette activité perturbe un peu les activités des commerçants qui vendent au bord de la route. Suzanne Nikiema vend du sandwich au bord de la voie. « C’était mieux si elles étaient sorties très tôt le matin. Actuellement, à cause de la poussière, les clients ne veulent pas s’arrêter pour acheter le pain » s’exclame-t-elle. Malgré ce désagrément, elle reste positive, « sur le champ ça ne nous arrange pas mais on reconnait quand même qu’après leur passage, nous serons plus propres et le cadre sera plus agréable pour nos clients donc on apprécie beaucoup l’initiative » lance-t-elle.

Sanata GANSAGNE

bf1news.com

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