« Quand il pleut, au moins 25 personnes tombent sur cette voie par jour » affirme Thomas Bationo, menuisier au bord de la route. La route reliant le complexe scolaire Bangré à l’avenue des Tansoba dans le quartier Zone Une de la ville de Ouagadougou est impraticable. Pourtant il est emprunté par plusieurs personnes venant des quartiers comme Zone Une, Katr Yaar, Saaba, Yamtenga, Djikofè…
Il est 8h du matin lorsque nous arrivons à l’atelier de Thomas Bationo. Pour accéder à l’atelier, il faut enjamber la boue. « La route est glissante, faites attention pour ne pas tomber », ce fut notre mot de bienvenue. Le menuisier de trente ans environ travaille au bord de la voie depuis 10 ans. Il raconte son calvaire « la route est argileuse ; donc quand il pleut, le sol devient glissant. C’est ce qui cause les accidents. Cela fait 10 ans que je travaille dans ce lieu et tous les jours il y a des accidents. Mon commerce ne marche pas parce qu’à cause de la boue on ne peut pas stationner pour venir à l’atelier ».
Zoundi Guémilata est commerçante de sac au bord de ladite voie, elle explique son quotidien, « lorsqu’il pleut, il y a trop d’eau sur la voie. Cela rend la circulation difficile. A chaque fois les gens glissent et ils tombent. On ne peut même pas compter le nombre de personnes qui tombent ici chaque jour (rires). A partir d’ici jusqu’à la mosquée, les gens tombent seulement ». Cette distance indiquée par Guémilata, longue d’environ 300m est le pire cauchemar de presque tous les usagers.
Luc habite au bord de la voie et l’emprunte au quotidien. « La voie n’est pas bonne. La distance la plus dangereuse ne dépasse pas 200m mais elle fait des victimes. Tout de suite même il y a une femme qui m’expliquait qu’elle a glissé et qu’elle est tombée ce matin ». Selon lui, en plus du fait que la route se trouve au croisement d’une ancienne rivière, il y a aussi les voitures qui contribuent à dégrader l’état de la voie ; « comme c’est une voie qui permet d’accéder facilement au quartier, chaque jour il y a beaucoup de véhicules qui passent ».
Félix est aussi un usager de la voie. Il dit n’être jamais tomber sur cette voie car il fait toujours faire de prudence. « C’est la seule voix où je roule à 10 KM/H. Je l’emprunte tous les jours pour rentrer chez moi. Je reste toujours concentré lorsque je traverse la boue. Même si je ne suis jamais tombé, mon engin est en mauvais état à cause de la route. Il y a des nids de poule qui sont couvert de boue. Quand tu tombes dedans, ça gâte ta moto » explique-t-il.
Comme solution palliative, Thomas Bationo réunit chaque année des morceaux de pneu avec des sacs remplis de cailloux pour contre carrer les eaux ainsi que la boue. Mais cela n’empêche pas les accidents. Néanmoins, Luc apprécie l’initiative de Thomas. Il pense que les habitants du quartier et les usagers doivent lui venir en aide afin que la route soit arrangée. Mais le menuisier n’étant pas un ressortissant du quartier, dit ne pas disposer de pouvoir pour faire adhérer les gens à sa cause. Il pense plutôt que cela revient aux habitants du quartier de faire une réunion pour voir dans quelle mesure ils peuvent arranger la voie à court terme. En attendant une quelconque action des autochtones, Thomas espère que les autorités compétentes entendront son cri de cœur et viendront bitumer la voie afin de mettre fin à la souffrance de la population.
Sanata GANSAGNE
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