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La fistule obstétricale : une maladie honteuse qui marginalise de nombreuses femmes

Les femmes atteintes de la fistule obstétricale sont victimes de l’incontinence urinaire causée par la maladie. Incapable de contenir leurs urines, elles sont pour la plupart du temps rejetées, esseulées, sans travail et victimes de toutes sortes de discrimination. La fistule obstétricale est une perforation entre le vagin et la vessie.

« Vous imaginez vous, j’avais plus de 40 ans et je n’arrivais pas à contenir mes urines. Personne ne voulais me tenir compagnie » affirme Tampoko. Chez les femmes qui souffrent de cette maladie on constate une fuite chronique des urines, un écoulement de pus au niveau de la peau entourant l’anus. Une situation qui renforce l’exclusion, la stigmatisation, la discrimination et qui provoque aussi des souffrances psychologiques.

Tampoko a bénéficié de soins de la fondation RAMA et d’un apprentissage en maraîchage pour faciliter sa réinsertion. 

Soumaïla, âgée de 42 ans et ayant vécu avec une fistule obstétricale pendant 23 ans, a été répudiée par son mari. Par la suite, elle a été bannie de sa famille qui trouvait qu’elle était ‘’sale’’. « Je ne souhaite à aucun être humain de vivre un tel calvaire. J’ai plusieurs fois songé au suicide pour en finir avec cette souffrance qui me rongeait le cœur » explique-t-elle.

Siengui, elle a vécu 15 ans avec la fistule. “Faute de moyens pour me rendre à l’hôpital, j’ai vécu quinze ans avec la maladie. Mon mari, pauvre et fatigué par l’âge, n’a pas pu m’assister. J’ai alors été abandonnée à mon propre sort” a-t-elle relaté. Son calvaire a commencé à l’issue de sa deuxième grossesse. L’accouchement a été difficile. Elle va malheureusement perdre son enfant et de retour à la maison, elle constate que son urine s’écoule de façon incontrôlée.

Cette maladie bouleverse le quotidien de la femme qui en souffre. La fistule crée la dépression et l’isolement social. La fistule obstétricale est l’une des lésions les plus graves pouvant survenir au moment de l’accouchement, ou le plus souvent quelques jours après un accouchement difficile et dont le travail a été anormalement long et laborieux. Elle peut être réparée dans 90% des cas. La prise en charge est essentiellement chirurgicale, mais un accompagnement psychologique et social est indispensable pour une réinsertion sociale des victimes. Beaucoup d’ONG, de fondations et d’associations accompagnent ces femmes dans le traitement et l’insertion.

Yenntéma Priscille

www.bf1news.com

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