4 800 fumeurs meurent chaque année des effets du tabagisme au Burkina Faso selon le rapport 2017 de Tobacco Atlas. Ces chiffres ne dissuadent pourtant pas les fumeurs au regard de leur nombre accru. Selon l’enquête STEPS réalisée en 2021 par l’Organisation Mondiale de la Santé, un adulte sur cinq fume au Burkina Faso.
Comme bien d’autres fléaux des temps modernes, le tabagisme sévit dans notre pays. Les plus touchés par ce phénomène sont les jeunes de 30 à 44 ans de sexe masculin selon l’OMS. Le tabagisme se définit ainsi comme l’intoxication aigüe de nature psychique et psychologique provoqué par l’abus du tabac.
Le tabac est consommé sous plusieurs formes dont la plus connue est la cigarette. Il est également commercialisé sous formes de cigares, de cigarillos, de pipes à eau, de cigarette électronique, de chicha… La chicha est la nouvelle tendance des jeunes. Assis dans les lieux de causeries ou lors des sorties en boite, les discussions sont accompagnées généralement de fumée et d’arôme. Selon une enquête GYTS (Global Youth Tobacco Survey), la consommation du tabac chez les jeunes serait principalement déterminée par des motifs psychosociaux. La phase expérimentale commence habituellement au cours de l’adolescence et elle est vécue comme un acte de rébellion ou d’affirmation pour certains. Pour d’autres, c’est pour compenser un échec, une faible estime de soi ou encore pour ressentir le sentiment d’un bien-être psychologique. Pour ce qui est de Ouédraogo Magloire un jeune fumeur que nous avons rencontré, son cas est dû à la mauvaise compagnie, ‘’ j’ai fait ma jeunesse au milieu des fumeurs c’est ce qui me motive à fumer’ ’confit-il.
Certains fumeurs affirment fumer pour faire face au stress. C’est le cas de Magloire qui confirme fumer au moins un paquet de cigarettes par jour pour calmer son stress. Ainsi, la plupart des adolescents croient souvent qu’ils peuvent arrêter de fumer quand ils veulent, mais ils sont vite emportés par une dépendance pouvant conduire à une dépression et un désir de prendre une dose plus forte. Une chose qui comporte des risques énormes aussi bien sanitaires que sociales. Les jeunes sont exposés aux cancers de la gorge, de la bouche, du pancréas ou de l’œsophage. Quelques fois sans revenus fixe pour pouvoir ‘’se procurer la dose’’ comme on le dit dans le jargon, ils s’adonnent au vol et à la violence ce qui accroit le taux de la délinquance juvénile.
Rappelons qu’il existe une autre forme de tabagisme encore appelé le tabagisme passif. Dans ce cas de figure, ce ne sont pas uniquement les fumeurs qui sont en danger mais également les non-fumeurs. Le fait d’inhaler de façon involontaire la fumée dégagée par un ou plusieurs fumeurs peut avoir des effets comme l’irritation des yeux, du nez et de la gorge. Elle provoque également des rhinopharyngites et des otites, de l’asthme et des infections respiratoires (pneumonie et bronchite).
Malgré les efforts du gouvernement pour lutter contre ce fléau, les jeunes continuent de s’adonner au tabac. C’est à croire que les stratégies gouvernementales à travers l’insertion des images cancéreuses sur les paquets de cigarettes ne découragent en rien les consommateurs. Il est grand temps de chercher d’autres pistes de solution en vue d’éradiquer la consommation de ces substances.
Roukietou Celia Demi
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