Il est 8h et nous sommes aux abords du barrage de Tanghin. La verdure, la fraîcheur et le parfum naturel des fleurs des espaces exploités ont attiré notre attention. A certains endroits nous apercevons des jardiniers-pépiniéristes entourés de différentes espèces de plants et de potagers. Saidou Soré, installé du côté sud du barrage n 3 de tanghin vend toutes sortes de plants et de fleurs. Il s’agit des manguiers, des cocotiers, des goyaviers, des bananiers, des plants de baobab, des plants d’acacia, des citronniers, des plants de menthe, diverses sortes de fleurs, de la salade, etc. Grâce à cette activité, il arrive à nourrir sa famille.
« On a des plants de 100 000f en descendant en fonction de la qualité. Sinon, il y a des plants de 100F, de 250f, et de 500F » affirme Saidou Soré. En une journée, il peut vendre jusqu’à 300 plants et faire un chiffre d’affaire de plus de 150 000f. « Je suis installé ici il y a de cela 10 ans. Mon activité croît d’année en année. Au départ, j’étais sur un espace de 10 m 2 et aujourd’hui je suis sur une superficie de 30 m de longueur et 5 m de largeur » nous explique Saidou Soré. Rouamba Adama, quant à lui peut avoir 100 000 F CFA par jour. Il est sur une exploitation de son père qu’il a remplacé il y a une année.
Dèra Boureima arrive également à prendre en charge une famille de plus de 7 personnes avec la vente de ses plants. Il est installé depuis 20 ans au bord de la voie reliant le camp Paspanga et l’hôpital Schiphra. Pour lui, « si une activité peut te permettre de te nourrir, rend grâce à Dieu même si tu ne gagnes pas beaucoup ». Il déplore cependant le fait qu’une personne peut prendre plus de 50 millions pour construire sa maison, mais ne peut pas prendre 200 000f pour planter des arbres dans sa cour.
« Cela fait 20 ans maintenant que j’exploite un espace de 70 m2 . Si je dis que le travail ne m’est pas bénéfique, je mens. En effet, depuis que j’exerce l’activité, je ne demande plus à quelqu’un pour manger et je ne dois pas à quelqu’un. J’arrive également à donner l’argent de la popote régulièrement, à me soigner en cas de maladie, etc. » nous a confié Raoul Sawadogo. Lui est installé derrière l’hôtel Silmandé. Il ajoute que la mairie de Nongr-massom leur demande des fois de dégager les bordures des voiries qu’ils occupent illégalement. En effet, les vendeurs de plants déposent souvent leurs pots de plants au bord de la voie. Raoul Sawadogo déplore aussi un manque d’organisation dans le domaine.
La vente de végétaux d’ornement intérieur ou extérieur, de plants d’arbres fruitiers, de plantes vertes, etc. constitue une activité économique remarquable pratiquée à proximité des points d’eau dans la ville de Ouagadougou. Souvent, on rencontre des vendeurs de plants aux abords de certains feux tricolores. Tous étant à la recherche de leur pitance quotidienne. La vie à Ouagadougou n’est toujours pas aisée. Pour ‘’joindre les deux bouts’’, il faut trouver un boulot capable de générer des revenus. En cette période d’hivernage, les vendeurs se frottent les mains. La raison, il y a de l’eau en abondance et c’est le moment où l’on assiste à un reboisement massif.
Saidou Soré, Raoul Sawadogo, Rouamba Adama, et Dèra Boureima sont des jardiniers-pépiniéristes parmi tant d’autres, qui se battent jour et nuit pour prendre soin de leurs familles. Ils invitent le gouvernement à prendre en considération leur travail. Car disent-ils, le reboisement constitue une alternative pour le Burkina Faso en matière de lutte contre les changements climatiques et partant l’amélioration de sa pluviométrie.
Yenntéma Priscille