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La pratique du fitness : un come-back dans les habitudes des ouagalais

Sous le régime de Thomas SANKARA, la pratique du sport de masse était une obligation inscrite dans l’agenda de tous les burkinabè. Le père de la révolution décrivait en son temps le sport comme « une victoire sur soi-même, sur nos instincts de paresse et de mollesse. Une lutte contre le défaitisme et la peur de perdre ». Mais après la chute de son régime, les burkinabè se sont vite défait de ce fardeau imposé au plus haut niveau pour reprendre leurs habitudes. Cependant, ces dernières années, on assiste à un retour de cette philosophie dans le quotidien des ouagalais. Mais cette fois-ci, l’initiative est personnelle. Chaque jour, matin comme soir, les gens se rencontrent dans la capitale pour faire du fitness. Les points de rencontres sont entre autres, le rond-point des martyrs, la place de la nation, l’avenue de l’indépendance, les plateaux omnisports, ou encore les salles de fitness et d’autres espaces aménagés à cet effet. Le fitness retrouve sa place dans les habitudes des burkinabè.

Le fitness est un sport adopté par de nombreux burkinabè. ‘’Une fois on a dépassé la barre des 1 000 participants au rond-point des martyrs dans le cadre de notre activité de fitness’’, cette déclaration est de Moumouni KOUDOUGOU, président de l’association ‘’Zéro goutte de sang sur la route’’.  L’association organise des séances de fitness pour réunir le maximum de personnes en vue de les sensibiliser sur le port du casque. Le promoteur de cette association pratique le fitness régulièrement, que ce soit dans le cadre des activités de son association ou dans d’autres circonstances.

Moumouni KOUDOUGOU en pleine séance fitness

Alexandre KABORE, président d’une association œuvrant pour le bien-être et le développement de l’enfant s’est également mis au fitness depuis un certain temps. Il témoigne de l’évolution de la pratique. « J’ai initié à plusieurs reprises des activités de fitness dans le cadre de mes activités associatives. Les années antérieures ce n’était pas simple mais ces deux dernières années, je note un engouement surtout au niveau des personnes âgées. De plus en plus, les jeunes commencent aussi à s’y intéresser. Certains encouragent, d’autres participent activement » a-t-il laissé entendre.

Alexandre KABORE,, en premier plan faisant du fitness

Wassa TRAORE est motivatrice dans un club de fitness de la place. Elle a également remarqué l’effet de mode entrainé par cette pratique. « Les gens sont toujours motivés autour de la chose que ce soit les jeunes ou les vieux. De plus en plus de personnes y ont pris goût. Moi particulièrement, j’adore les jours où nous faisons du Step (dance) et c’est devenu une passion pour moi ». Autant de déclarations qui témoignent de la mobilisation autour de ce sport d’équipe. La tendance du fitness à se pratiquer avec un coach constitue l’une de ses spécificités.

Un sport sous la supervision d’un coach

Jules BELEM est un coach de fitness. Il accompagne et motive ‘’ses élèves’’ afin de les amener à se surpasser et à atteindre leurs objectifs. C’est sa passion pour le fitness qui l’a conduit à être coach. Selon coach BELEM, le fitness suscite l’intérêt de plus d’un. « Actuellement j’ai beaucoup de groupes que j’encadre et chaque jour, il y a de nouvelles personnes qui s’intègrent » a-t-il ajouté. Même si pour le moment coach BELEM ne dispose pas d’une salle de fitness, il a néanmoins des espaces aérés dans la capitale où il pratique le fitness à l’air libre avec ses équipes. Comme il l’a subtilement souligné plus haut, tout le monde ne pratique pas le fitness pour les mêmes raisons. Chacun y va en fonction de ses objectifs.

Jules BELEM et son équipe prêts à commencer une séance de fitness

Différents objectifs recherchés

D’une personne à une autre, les raisons qui conduisent au fitness diffèrent. Moumouni KOUDOUGOU et Alexandre KABORE qui sont des jeunes, pratiquent le fitness de prime abord pour se maintenir en forme et aussi maintenir leurs organismes en bonne santé. Ils le font également pour promouvoir leurs activités associatives. Wassa TRAORE par contre qui est une mère, s’est lancée dans le fitness pour d’autres raisons. « Après mon accouchement, j’avais tellement pris du poids (115KG). Cela a eu un impact sur ma vie de couple et m’a rendu indésirable aux yeux de mon conjoint. J’ai décidé alors de faire du fitness et en quatre mois, j’ai perdu 20 KG. Je suis rassurée et fière de mon corps. Ce sport est devenu un mode de vie pour moi car il m’apporte un équilibre mental ».

Wassa TRAORE avant (à gauche) et après (à droite) les activités de fitness

Une pratique avantageuse pour la santé

Du point de vue médical, le fitness a effectivement des avantages pour la santé. Selon Dr Abdallah OUEDRAOGO, médecin chef du centre médical urbain Gounghin 6, « la pratique du fitness a deux avantages sur le côté sanitaire. Il y a l’avantage psychologique car elle permet de se détendre. Il y a également l’avantage sur le plan physique car elle permet d’avoir une bonne forme physique en éliminant certaines toxines du corps, comme l’acide lactique et les graisses ».

Dr Abdallah OUEDRAOGO, chef de service du centre médical urbain Gounghin 6

Mais il ne faut pas occulter que cette pratique peut avoir des risques. Dr OUEDRAOGO souligne que « pour les personnes qui ont des problèmes cardiaques, le fitness doit être fait avec prudence ou ne même pas le faire car c’est une activité qui sollicite beaucoup le cœur ». Pour ceux ayant des maladies articulaires, il leur conseille de faire attention. A l’endroit de la population, Dr OUEDRAOGO suggère de faire du sport son quotidien, car il permet non seulement de prévenir les maladies et d’éviter des complications pour celles déjà existantes.

Sanata GANSAGNE

bf1news.com

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