Lamine Konkobo, ancien journaliste de BBC Afrique pense que le journaliste « doit tenir compte de l’état de guerre dans ses choix éditoriaux ». Il l’a exprimé dans une interview accordée au quotidien burkinabè d’information Sidwaya et publiée le 13 avril 2023.
Lamine Konkobo, lors de son entretien s’est prononcée sur plusieurs sujets en rapport avec l’actualité nationale. Parmi les sujets abordés figure celui du rôle des médias en contexte de guerre. Se prononçant sur la question, l’ancien chef de Desk Télévision de BBC News Afrique a fait savoir que « le journaliste sert un idéal ultime, l’intérêt public. Et quand la Nation entière est menacée, il n’y a pas un plus grand intérêt public que la survie de la Nation ».
« Le journaliste peut-il alors légitimement assumer une attitude de neutralité, de telle sorte qu’une victoire sur l’agresseur ou l’effondrement de la Nation le laisse imperturbable au même titre ? », s’est-il questionné.
A cette question, Lamine Konkobo répond que « l’idéal journalistique est impossible à établir sans normes. Et le journaliste intègre et honnête se soucie d’une chose : faire triompher une vérité reconnue comme telle par la nature, la morale, la loi ou les conventions. Quand la nation est agressée par des forces qui menacent de remettre toutes les normes en question, l’impartialité journalistique consistera à défendre les normes ».
Il va plus loin pour dire que « le rôle du journaliste en temps de guerre n’est pas une redéfinition du journalisme » ; mais qu’il s’agit « tout simplement d’opérer des choix éditoriaux, consistant à ne rien dire ou omettre qui puisse donner un avantage à l’agresseur ».
Toutefois, il précise que « cela ne veut pas dire que le journaliste devient un vil propagandiste pour l’armée ou le gouvernement. Il reste dans son rôle de chien de garde, seulement tempéré par l’impératif de la survie nationale ».
De l’avis de ce journaliste, « le journaliste appartient à une société. En temps de guerre, pour l’intérêt supérieur de cette société en question, il n’est nul besoin de lui dire qu’il doit tenir compte de l’état de guerre dans ses choix éditoriaux ».
Tatiana Kaboré
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