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Burkina Faso: « Les terroristes existent parce qu’ils ont des sources de financement »

Les terroristes profitent des lacunes juridiques, institutionnelles et organisationnelles du Burkina Faso pour lever des fonds. Parmi ces lacunes, il y a l’inadéquation du cadre juridique burkinabè, le faible niveau de contrôle et de supervision des organisations à but non lucratif (OBNL). Cela fait que le risque de financement du terrorisme à travers l’utilisation des OBNL est élevé.

Selon le Centre d’Information, de Formation et d’Études sur le Budget (CIFOEB), le défaut d’actions de sensibilisation et de ligne directrice à l’intention des OBNL constituent des manques à gagner dans la lutte contre le financement du terrorisme. Pourtant, dans ce contexte de crise sécuritaire, les OBNL ont un rôle à jouer dans la lutte.

Pour permettre la résilience des OBNL face à la lutte contre le financement du terrorisme, le CIFOEB organise du 28 au 30 mars, un Dialogue de politique publique. L’objectif est de renforcer le niveau de connaissance des OBNL sur les dispositifs nationaux de lutte contre le blanchissement de capitaux/ financement du terrorisme ( LBC/FT). Parmi ces dispositions, il y a la loi Nº016-2016/AN du 03 mai 2016 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au Burkina Faso. Le thème de ce dialogue est : « Les défis de la lutte contre le financement du terrorisme et la préservation de l’espace civique« .

Youssouf Ouattara directeur exécutif du CIFOEB

Dénommé le ‘’Policy dialog’’, ce cadre réuni des acteurs chargés de la conception et la mise en œuvre des textes sur le financement du terrorisme, des OSC et des organisations à but non lucratif. Ils vont faire ressortir pendant ce dialogue, l’état des lieux du dispositif de lutte contre LBC/FT et dégager les principaux enjeux et défis. L’objectif est de favoriser la compréhension publique du dispositif national de LBC/FT afin de permettre à la société civile de jouer efficacement son rôle dans la vie politique, économique et sociale. « Les OSC sans le vouloir, peuvent se rendre coupable à travers la recherche du financement » affirme Youssouf Ouattara directeur exécutif du CIFOEB. Pour lui, il est important que les OSC connaissent le dispositif et la règlementation en matière de LBC/FT.

Pour Dr Aboubakar Nacanabo ministre de l’Économie, des Finances et de la Prospective, le financement du terrorisme est une préoccupation majeure. « Les terroristes existent parce qu’ils ont des sources de financement. Ils ont aussi des méthodes qu’ils développent pour contrer ce que nous mettons en place comme dispositif. Ce qui fait que la lutte n’est pas statique mais plutôt dynamique. Si bien que les nouvelles idées qui viennent nous permettent toujours d’améliorer le dispositif existant » ajoute-t-il.

Le ‘’Policy dialog’’ contribuera à accompagner le gouvernement dans la lutte contre le financement du terrorisme, à travers une réflexion et des propositions de nouvelles idées. Pendant trois jours, le dialogue combinera des panels, des ateliers thématiques et une plénière de validation finale des propositions et recommandations. La cellule nationale de LBC/FT et le ministère de la justice donneront des communications.

Le CIFOEB est une organisation de la société civile. IL organise le ‘’Policy dialog’’ sous le patronage du ministre de l’économie des finances et de la prospective. La mise en œuvre de cette initiative est soutenue par Global Centre on Cooperative Security. Cette OSC intervient dans l’information budgétaire, le renforcement des capacités, la participation citoyenne, la redevabilité budgétaire et le plaidoyer. Créé en 2003, le CIFOEB a pour mission de promouvoir les actions de bonne gouvernance économique et financière au Burkina Faso.

Yenntéma Priscille

www.bf1news.com

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