Professeur Augustin Loada_Membre de l’IGD
Dans une enquête menée par Afrobarometer, portant sur la réconciliation, et la crise sécuritaire et publiée au cours d’un atelier le 16 février 2023, 44% des Burkinabè estiment que pour une paix durable et la réconciliation, la confession et le pardon sont une meilleure solution. Par ailleurs, 78% des Burkinabè sondés sont pour le pardon du président Compaoré.
Les résultats de l’enquête Afrobarometer apportent un éclairage sur les préférences des Burkinabè quant aux moyens nécessaires pour aller vers une réconciliation et une paix durable.
Pour parvenir aux résultats, les sondés ont répondu à la question : « à votre avis, laquelle des options (la confession et le pardon, les poursuites judiciaires des suspects et la condamnation des coupables, l’amnistie des personnes condamnées, la recherche de la vérité, la combinaison des options) est la meilleure pour une paix durable et la réconciliation?
En réponse, sur un échantillon de 1200 personnes sondées dans plusieurs provinces et communes du Burkina Faso, 44% sont d’accord pour dire que pour l’unité nationale, il faut recourir à la confession et au pardon.
21% estiment que pour la Paix et la réconciliation, il faut poursuivre les suspects et condamner les coupables. 17% des Burkinabè pensent que l’amnistie des personnes condamnées, permettra d’aller vers la réconciliation.
16% des Burkinabé disent; c’est la recherche de la vérité qui est la condition sine qua non pour une paix durable et une réconciliation. Pour finir 2% des personnes enquêtées sont favorables à la combinaison de tous les options.
Réagissant à cet sondage effectué par Afrobarometer, Directeur de l’Institut pour la Gouvernance et le Développement (IGD), Abdoul Karim Saïdou a fait savoir que cette enquête : « consolide les résultats qui ont été observés lors des enquêtes passées par Afrobarometer sur l’importance du pardon et de la confession dans le processus de réconciliation nationale »
Abdoul Karim Saïdou_Directeur de l’IGD
Par ailleurs, 78% des Burkinabè sont également d’accord pour dire qu’au nom de l’unité nationale, il faut pardonner au président Blaise Compaoré pour son rôle dans l’assassinat du président Thomas Sankara.
Présent à cet atelier de restitution, Eddie Komboïgo, président du Congrès pour le Progrès et la Démocratie s’est exprimé en disant : « c’est une confirmation des enquêtes qui ont été faites, il y a de cela deux ou trois ans (…) Nous ne pouvons pas passer toute la vie à ne pas vouloir se pardonner »
En rappel, Afrobarometer est un réseau panafricain et non partisan de recherche par sondage qui produit des données fiables sur les expériences et appréciations des africains relatives à la démocratie, à la gouvernance et à la qualité de vie.
Saydou GANAME