Après trois ans passés au poste de ministre de la culture, des arts et du tourisme, Abdoul Karim Sango sort son tout premier livre. Une œuvre tirée de son expérience à la tête de ce département et qui rend hommage à toutes les formes d’art.
Juriste de formation, Abdoul Karim Sango plaide pour la culture dans son ouvrage intitulé « Pour la culture je plaide ». « Interpeller notre conscience individuelle et collective sur la place marginale accordée à la culture dans la conduite des politiques publiques, tel est le but principal qui a motivé l’écriture de ce livre qui passe en revue un certain nombre de questionnements.» affirme t’il.
Ce livre de 146 pages traite des thématiques sur la culture, le tourisme et l’hôtellerie. Au-delà de ces thèmes, l’auteur développe des idées sur les principes de gouvernance qu’il a expérimenté durant l’exercice de sa fonction de ministre. Abdoul Karim Sango fait un diagnostic de l’état des politiques publiques et des actions en lien avec la valorisation et la promotion de la culture burkinabè.
L’auteur commence son écrit en répondant à cette interrogation, comment suis-je devenu ministre ? Être ministre, c’était une ambition pour Abdoul Karim Sango militant du Parti pour la renaissance (PAREN). En effet, à la faveur de l’élection de l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré, le PAREN a rejoint la majorité présidentielle et s’est vu attribuer le ministère de la culture des arts et du tourisme. A ce poste, c’est le militant du parti Tahirou Barry qui l’a occupé de 2015 à 2017.
Rêvant toujours d’être ministre, Abdoul Karim Sango partit voir Laurent Bado son mentor et fondateur du parti, pour lui faire part de ses ambitions. Mais après la démission de Tahirou Barry, c’est Issouf Sawadogo qui sera nommé au poste de ministre de la culture des arts et du tourisme en octobre 2017. Juste après cette nomination un diffèrent survint au sujet de la nomination d’un agent du ministère, entre le nouveau ministre et Laurent Bado. Ce fait qualifié de mineur et anodin fini par aboutir au départ de Issouf Sawadogo. Auprès de son mentor, Abdoul Karim Sango réitéra sa disponibilité. Celui-ci lui prête cette fois-ci une oreille attentive. Abdoul Karim Sango est nommé ministre de la culture des arts et du tourisme en janvier 2018.
Un parcours que l’ancien ministre raconte dans son œuvre pour montrer qu’il n’est pas arrivé à ce poste par hasard et que le chemin n’a pas été un long fleuve tranquille. Cependant, plusieurs principes ont guidé ses actions gouvernementales. Ces principes, il les aborde dans son ouvrage et évoque la nécessité de mettre la culture au cœur de la lutte contre l’extrémisme violent. Dans la suite de son livre, Abdoul Karim Sango préconise de relancer l’institut des peuples noirs, de repenser le FESPACO, de renforcer le droit des artistes, d’inciter à une meilleure culture de la lecture et de repenser les subventions publiques allouées aux acteurs culturels.
Le souhait de Abdoul Karim Sango, est qu’on sorte la culture de la périphérie pour la placer au centre des politiques publiques. En effet selon lui, si le Burkina a du mal à relever les défis du développement, cela s’explique en partie par la faible prise en compte de la culture dans la gestion des affaires de l’État. Dans les derniers chapitres de son livre, Abdoul Karim Sango propose également des solutions pour la promotion du secteur du tourisme et de l’hôtellerie, afin d’en faire tout comme la culture, de véritables leviers du développement économique et social.
Publié aux éditions Mercury, le livre coûte 8 000 F. La dédicace est intervenue le vendredi 19 mai 2023 en présence de Jean Emmanuel Ouédraogo l’actuel ministre de la culture des arts et du tourisme. « Il a tout dit sur ce qu’il avait comme intention à la tête du département. Il a partagé ses avis et aussi ses mésaventures. C’est ce qui fait que nous nous réjouissons de l’aboutissement de ce projet d’écriture. Il permettra également à nous qui tenons le témoin, de nous inspirer afin de mieux orienter les différentes actions à la tête du département de la culture » explique-t-il. Bien d’autres personnalités politiques et culturelles étaient présentes. Parmi eux, on a Chérif Sy, Rosine Coulibaly/Sory, Bala Sakandé, Halidou Ouédraogo, Ismaël Diallo, Apolline Traoré, Amity Méria, Tahirou Barry, Laurent Bado, etc.
Yenntéma Priscille
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