La ville de Kaya accueille un grand nombre de personnes déplacées internes (PDI) venus de plusieurs localités du Burkina Faso. Depuis le 23 décembre 2022 le nombre des déplacés internes ne fait que s’accroitre dans la cité du cuir. Des populations de plusieurs villages situés à 10 kilomètres de la ville de Kaya ont été sommées de quitter leurs lieux d’habitation. BF1NEWS est allé à la rencontre de ces nouveaux déplacés.
Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord, situé à une centaine de km de la capitale burkinabè est depuis 2019, surnommée « le berceau des déplacés internes au Burkina Faso ». La cité du cuir, compte plus de 400 000 personnes qui ont fui les attaques terroristes dans leurs localités d’origine. Ce chiffre triple la population autochtone du chef-lieu de la région du Centre-Nord.
Delga, un village situé à 7 kilomètre de la ville de Kaya a été à nouveau victime de menace terroriste dans ce mois de décembre, ce qui a occasionné depuis le début du mois, de nombreux déplacés dans la ville.
Une vieille dame de plus de 60 ans nous raconte sa mésaventure. « Les terroristes venaient souvent faire des parades dans notre village, mais ils ne menaçaient personne. Notre calvaire a commencé depuis le début du mois, Ils sont venus en grand nombre pour chercher le chef du village. Heureusement, le chef était en ville. À leur retour, ils ont été interceptés par l’armée et seul 2 terroristes ont réussi à s’enfuir », confie la sexagénaire avec un visage pâle.
Avec tristesse, elle poursuit que « le 21 décembre 2022, ils (les terroristes) sont encore revenus mais cette fois pour la population. Ils nous ont donc donnés un ultimatum de 03 jour pour déguerpir de notre village, donc nous n’avons pas eu le choix que de quitter le village ».
Laissant derrière eux tous leurs biens, O. D (nom d’emprunt) a invité les autorités à leur venir en aide. « A l’endroit de nos autorités, nous souhaitons qu’elles se penchent sur notre cas, car à peine arriver nos conditions de vie sont très précaires. C’est difficile pour nous de trouver des endroits où dormir. Beaucoup d’entre nous dorment dans la rue. Nous n’avons pas à manger et nos enfants ne vont plus à l’école. Les autorités se doivent de nous soutenir car nous avons tout laissé derrière nous », lance O.D
Depuis le début de l’année 2022, la région du Centre nord est particulièrement affectée par une dégradation continue de la situation humanitaire due à l’insécurité. Les populations sont donc contraintes de quitter leurs localités d’origine pour se déplacer vers les zones paisibles.
En rappel, selon le dernier rapport du Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR), la province du Sanmatenga reste celle qui accueille le plus grand nombre de personnes déplacées internes (17,47 %).
Cidric Guigma
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