Depuis l’annonce du recrutement de 15 000 Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) par le gouvernement le 24 octobre dernier, quelques dossiers ont été enregistrés dans les gouvernorats et les hauts commissariats des régions. A l’exception du centre, les autres communes n’ont pas connu un réel engouement autour de cet appel. Le 03 novembre dernier, le gouvernorat de la région du centre a enregistré 451 dossiers de candidatures. Au centre-nord, c’est une centaine de dossiers qui ont été réceptionnés au haut-commissariat de Kongoussi à la même date. Une situation qui a entrainé la prolongation de la date finale des recrutements au 18 novembre prochain.
L’enrôlement pour les 15 000 Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) connait une morosité. Dans la région des cascades, les chiffres obtenus remontent au 26 octobre, soit deux jours après le lancement dudit recrutement. Il ressortait que Bobo Dioulasso avait enregistré une vingtaine de dossiers à cette date. Le centre-est a enregistré 20 candidatures à la date du 04 novembre 2022. Pour ce qui est des autres régions, les chiffres ne sont pas encore connus. Pour cette session de recrutement des VDP, il convient de noter que les femmes ne sont pas restées en marges. Elles ont été une dizaine à s’inscrire au Centre le 03 novembre dernier. A Bobo Dioulasso, elles étaient au nombre de 05 à la date du 26 octobre 2022. Des chiffres en deçà des objectifs que s’est fixée la brigade de veille patriotique, l’organe chargée du recrutement.
Partis politiques et OSC se mobilisent
L’officialisation de l’annonce a suscité beaucoup de réactions. Des burkinabè sont sortis pour encourager l’initiative. Quelques Organisations de la Société Civiles notamment le Mouvement d’Unification Nationale pour le Départ de la France (MUNADF) a invité ses membres à se faire enrôler. Quant président du Front Patriotique, Germain Bitiou Nama, il salue l’initiative et estime qu’il faut une mobilisation générale en vue de la défense populaire. Le président du collectif national des organisations de la société civile ‘’Sauvons le Burkina Faso’’ Mamadou Drabo s’est fait enrôlé et demande aux jeunes burkinabè d’en faire autant. Pour ce qui est des partis politiques, seul Abdoulaye Mossé, président du Parti Panafricain pour le Salut (PPS) a appelé ses militants et sympathisants à se faire enrôler pour la reconquête et la restauration de l’intégrité territoriale. Les jeunes à travers le Conseil National de la Jeunesse ont marqué leur adhésion à cette vision.
Le président du bureau exécutif dudit conseil, Moumouni Dialla a invité ses camarades à un enrôlement massif dans leur ressort territorial. Malgré tout, les résultats obtenus n’ont pas été à la hauteur des attentes. C’est la raison pour laquelle la fin des enrôlements qui était prévue pour ce vendredi 04 novembre 2022 à 16 heures a été prolongée jusqu’au 18 novembre prochain. Selon le communiqué de ladite brigade, c’est à la demande des populations des campagnes et de la diaspora que le délai a été prolongé. Ce report serait dû également au fait que de nombreux volontaires ont du mal à se faire enrôler parce qu’ils ne remplissent pas les conditions requises notamment les pièces à fournir.
Il convient de rappeler que le gouvernement burkinabè a annoncé jeudi 03 novembre que l’opération de recrutement des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) est soutenue dans sa philosophie et dans sa mise en œuvre par une mobilisation de notre peuple, uni dans sa diversité et engagé à assumer pleinement son destin et sa souveraineté. Une annonce faite dans le but de dénoncer les propos tenus par les médias européens RFI et Jeune Afrique. Dans la revue presse africaine du mercredi 02 novembre 2022, Radio France Internationale a relayé un article de Jeune Afrique intitulé ‘’Burkina Faso : cinq questions pour comprendre le recrutement massif de VDP’’. Les journalistes de RFI commentaient en ces termes,
‘‘Alors que les groupes d’autodéfense et les VDP recrutent majoritairement au sein de la communauté Mossi, les groupes djihadistes eux, puisent largement dans la communauté Peule’’.
A travers ce communiqué, le nouveau gouvernement de Tambela veut montrer l’impartialité de cet enrôlement.
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