Des larves de mouches soldats noires, une source de protéines saines conçues pour les animaux, telle est l’innovation de Manegzanga Miguel Wilfried Dienderé, titulaire d’un certificat d’aptitude professionnelle en zootechnie. Un projet novateur ficelé sous le nom‘’Bio Conversion’’. Avec ce projet, le jeune entrepreneur compte conquérir le cœur des jurés au soir de la finale de la 3e édition de Pépites d’entreprise, une compétition initiée par BF1 à laquelle il prend part.
Le projet de Miguel Dienderé est atypique. ‘’Nous voulons recycler des déchets organiques pour en faire un élevage intensif de mouches soldats noires afin de produire une nouvelle source de protéine faite à base de larves de mouches soldats noires’’ c’est ainsi qu’il présente sa trouvaille. A en croire ses explications, cette idée lui est venue à la suite d’une mission de volontariat au nord de la France en 2018. Lors de cette mission, il a travaillé dans deux projets de ferme à Dutemple et à Denain. A son retour, il décide alors de mettre sur pied le projet aux pays des Hommes intègres. De façon pratique, il élève les mouches dans une volière. Ces dernières y restent pendant 10 à 14 jours pour se reproduire. Les larves sont par la suite retirées, séchées et conservées. Les produits finis sont vendus aux éleveurs de porcs, de poissons, de volaille, de bovins et d’ovins. Le jeune promoteur dit de pas pouvoir satisfaire la demande, ‘’actuellement, je produits mes larves pour un seul producteur de poisson. Il prend 500 kg de larves chaque mois’’.
Bio conversion comporte deux atouts majeurs. Pour le promoteur, il permet de protéger les ressources forestières et aquacoles et de valoriser les déchets organiques. Un substitut du soja et du poisson, destinés à l’alimentation des animaux. En plus de cela, le compost naturel peut être produit à base de cette matière pour la fertilisation des champs. C’est également des produits naturels à moindre coût qui sont proposés aux clients. Le sac de 50 kg de protéines de larves coûte 15 000F contre un sac de soja qui coute 27 000f. Quant au compost, il est vendu à 7 000F CFA contre 12 000F CFA, le prix d’un sac d’engrais.
La vision du promoteur de Bio conversion s’inscrit sur une longue durée. A court terme, Miguel Dienderé compte tripler sa production par mois dont 1millions 500 000 mouches pour 30 tonnes de larves. Sur le long terme, il entend diversifier ses produits. Il veut retirer la graisse des larves pour faire du carburant bio. Les cadavres de mouches quant à eux seront transformés en plastiques biodégradables. Le jeune entrepreneur s’inscrit dans cette logique d’Antoine Lavoisier qui stipule que ‘’rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme’’.
Sanata GANSAGNE
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