Au Burkina Faso, la planification familiale est gratuite depuis le 01er juillet 2020. Malgré cela, elle ne fait toujours pas l’unanimité au sein des populations. Son adoption se heurte à beaucoup de difficultés.
Certaines femmes burkinabè restent sceptiques sur l’usage de contraceptifs hormonaux féminins, et cela malgré de nombreuses activités de sensibilisation menées chaque année. Les raisons avancées sont nombreuses. Pour certaines d’entre elles, ce sont les effets secondaires qui causent problème. Pour d’autres, c’est le refus du conjoint ou de la belle famille.
Après trois décennies de lutte dans le monde, près de 257 millions de femmes qui souhaitent éviter une grossesse n’utilisent pas de moyens de contraceptions modernes et sûres et 172 millions n’en utilisent aucun.
Au Burkina Faso, les résultats de l’étude de l’Institut des Sciences de la Population montre que le taux de prévalence contraceptive moderne parmi les femmes en union est passé de 31,9% en 2021 à 32% en 2022. Une avancée pour les acteurs du domaine mais qui reste insuffisante… Le droit des femmes à choisir le nombre, le moment et l’espacement de leurs enfants est fondamental selon le fond des Nations Unies pour la population (UNFPA). « La contraception fait partie intégrante de leur processus de décision ». Parmi les contraceptions modernes qui sont vulgarisées de nos jours, il y a les implants, les pilules contraceptives, l’anneau vaginal, la cape cervicale, le diaphragme, le DIU hormonal, les spermicides…Au Burkina, les plus utilisées sont l’implant (10,4%), les injectables (7,3%) et la pilule (3,0%).
De nombreux efforts ont été consentis par le gouvernement burkinabè dans le cadre de la planification familiale. A l’occasion du lancement officiel de l’opération planification familiale gratuite en 2021, l’ex ministre de la santé Claudine Lougué a affirmé que « le gouvernement burkinabè a graduellement augmenté sa contribution à l’acquisition des contraceptifs de 375 millions en 2015 à 900 millions en 2020 ». La même année, le pays des Hommes intègres a adopté un nouveau plan national de la planification familiale 2021-2025. Un plan qui compte accroitre le taux de prévalence contraceptive de 32% en 2022 à 41,3% en 2025 et réduire la mortalité maternelle et infantile.
Pour parvenir à ce résultat, les acteurs du domaine de la santé notamment les Organisations Non Gouvernementales et les associations mènent des activités au quotidien. Le lundi 26 septembre 2022, le monde entier célèbre la journée mondiale de la contraception. Une commémoration ponctuée par des activités de sensibilisation, des discussions sur les plateformes digitales et surtout des conseils. En 2021, l’UNFPA a initiée la semaine de la planification familiale (SPF) dans le cadre de la commémoration de cette journée. Une initiative qui a permis d’enregistrer 47 721 nouvelles utilisatrices de méthodes contraceptives au Burkina Faso. L’Association Burkinabè pour le Bien-être Familial (ABBEF) compte célébrer cette journée en différé le 03 octobre prochain.
Sanata GANSAGNE
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